De la ligne au bordering : la frontière en haute redéfinition

 Image extraite du film "La Corde du Diable" de Sophie Bruneau. © AlterEgo Films

Chris­tophe Sohn est géo­graphe, cher­cheur au LISER (Luxem­bourg Ins­ti­tute of Socio-Eco­no­mic Research) et tra­vaille depuis quelques années sur l’idée de la fron­tière comme une res­source. Il revient pour nous sur les évo­lu­tions que connait la notion de fron­tières ces der­nières décen­nies. Com­ment on est pas­sé de l’idée clas­sique du tra­cé d’une ligne qui déli­mite un État à une notion beau­coup plus large et mul­ti facettes de la fron­tière en s’interrogeant sur leur construc­tion, leur décons­truc­tion, leur trans­for­ma­tion et leur per­ti­nence pour les per­sonnes qui contri­buent à leur consti­tu­tion. Et d’en faire un prin­cipe dyna­mique plus à même d’appréhender les réa­li­tés de notre monde com­plexe et de nom­breux enjeux poli­tiques sociaux et économiques.

Lorsqu’on pense à la géographie, on pense assez directement au découpage des pays sur des planisphères. Une frontière se résume-t-elle à une ligne tracée sur une carte ?

Jusqu’à il y a 20 ou 30 ans, on consi­dé­rait que les fron­tières repré­sen­taient les limites de sou­ve­rai­ne­té d’un État. Un trai­té en ins­ti­tuait le tra­cé et toute une série de normes, règles et lois venaient en régir le fonc­tion­ne­ment en terme de taxes, de droit de pas­sage ou de visas. On est sor­ti de cette vision. Ce n’est pas qu’elle n’existe plus, mais il faut aller au-delà. Car les fron­tières sont aus­si le pro­duit d’une construc­tion sociale qui émane du quo­ti­dien des gens. Ça ne se résume donc pas à une ligne tra­cée sur une carte : c’est une approche plu­tôt géo­po­li­tique ou de géo­gra­phie poli­tique qui avait cours il y a quelques dizaines d’années, mais qui a été for­te­ment cri­ti­quée au cours des deux der­nières décen­nies. On est pas­sé à une approche beau­coup plus pro­ces­suelle (la fron­tière comme construc­tion sociale) puisque la fron­tière ne se limite pas au tra­cé d’une limite de sou­ve­rai­ne­té ter­ri­to­riale, mais engage de manière assez fon­da­men­tale toute une série de pra­tiques et de repré­sen­ta­tions spa­tiales et sociales qui à la fois façonnent et découlent direc­te­ment de la vie quo­ti­dienne des gens.

Dans la recherche aca­dé­mique, en géo­gra­phie, mais pas seule­ment (par exemple dans les bor­der stu­dies qui sont un champ plu­ri­dis­ci­pli­naire), on a une approche de la fron­tière qui va s’intéresser aux dis­cours des acteurs, aux pra­tiques quo­ti­diennes des habi­tants des régions fron­ta­lières, mais aus­si de toutes sortes d’acteurs concer­nés par ces fron­tières et on les confronte à des approches plus ins­ti­tu­tion­nelles des États ou d’acteurs supraé­ta­tiques comme l’UE. On est vrai­ment sor­ti de cette vision d’une fron­tière fixe, linéaire et ins­ti­tu­tion­nelle. Il y a tou­jours une dimen­sion de per­ma­nence, d’effets qui per­durent même au-delà de l’ouverture des fron­tières, mais on ne peut pas se limi­ter à cela. Il faut y adjoindre toute une série de pra­tiques et de repré­sen­ta­tions qui émanent d’une grande diver­si­té d’acteurs. À la fin, la fron­tière est aus­si ce que les per­sonnes qui y sont confron­tées en pensent, com­ment ils la pra­tiquent et la conçoivent.

Ces manières de la concevoir peuvent-elles faire varier la forme qu’elle prend ?

Ça peut faire varier les atti­tudes et les pra­tiques. Une fron­tière légi­ti­mée dans la socié­té sera plus encline à être res­pec­tée par les popu­la­tions concer­nées. Tan­dis qu’une fron­tière poli­tique qui est for­te­ment contes­tée par des popu­la­tions locales va engen­drer toute une série de pra­tiques de contour­ne­ments ou de contes­ta­tions. Le cas des fron­tières entre Israël et les ter­ri­toires pales­ti­niens consti­tue un exemple emblématique.

Dans les approches contem­po­raines, il y a tout un mou­ve­ment notam­ment gui­dé par les tra­vaux d’un phi­lo­sophe fran­çais, Étienne Bali­bar, qui a plai­dé pour une vision des fron­tières qui va bien au-delà des limites poli­tiques fixes et trans­crites dans l’espace. Désor­mais, les fron­tières sont mobiles et elles sont par­tout. En effet, des pra­tiques de contrôle et de sur­veillance qui étaient jadis opé­rées le long des fron­tières ter­ri­to­riales des États se sont récem­ment dif­fu­sées à la fois vers l’intérieur et l’extérieur des territoires.

On est face à un pro­ces­sus où les fron­tières se sont démul­ti­pliées, en même temps qu’elles se sont en par­tie déma­té­ria­li­sées et déter­ri­to­ria­li­sées ; on les retrouve donc à bien des endroits dif­fé­rents et sous des formes variables. Par exemple, dans les sys­tèmes de trans­ports : alors qu’on est par­fois très loin de la limite ter­ri­to­riale d’un État, vous pou­vez faire l’objet d’un contrôle « fron­ta­lier » où votre iden­ti­té et la légi­ti­mi­té de votre pré­sence au sein du pays seront consi­dé­rées. Ain­si, la douane volante pro­cède à des contrôles de fron­tière dans le TGV entre Bruxelles et Paris ou évi­dem­ment dans les aéro­ports inter­na­tio­naux. Mais ça va encore plus loin avec toutes sortes de dis­po­si­tifs tech­no­lo­giques qui per­mettent de suivre des flux de per­sonnes de manière très éla­bo­rée sur cer­taines fron­tières qui sont consi­dé­rées par les États comme pro­blé­ma­tiques d’un point de vue sécu­ri­taire. C’est notam­ment le cas de la fron­tière exté­rieure de l’UE ou encore de la fron­tière entre les États-Unis et le Mexique où l’on assiste à un pro­ces­sus de mili­ta­ri­sa­tion. On est ain­si bien au-delà d’une démar­ca­tion de la limite ter­ri­to­riale d’un État : la fron­tière englobe tout un dis­po­si­tif de contrôle à géo­mé­trie variable et qui peut s’étendre à l’ensemble du ter­ri­toire et même au-delà.

La frontière se dématérialise ?

Oui, car la notion de fron­tière englobe éga­le­ment un ensemble de pra­tiques, de croyances et de valeurs qui contri­buent à construire une iden­ti­té natio­nale en fonc­tion du réfé­rent ter­ri­to­rial qui est pris en compte. Y sont incluses les formes de légi­ti­ma­tion des États à tra­vers les com­mé­mo­ra­tions, les monu­ments sym­bo­liques ou les rites comme les hymnes natio­naux. Il s’agit d’un ensemble de mar­queurs natio­naux qui sont très sou­vent situés loin des fron­tières ter­ri­to­riales, dans les capi­tales et autres hauts lieux. Il s’agit de sym­boles qui contri­buent à façon­ner une iden­ti­té natio­nale, un sen­ti­ment d’appartenance à un groupe et à un ter­ri­toire et qui per­mettent de se dis­tin­guer des autres, donc de construire et de ren­for­cer une fron­tière à la fois sociale et spatiale.

Que pensez-vous de l’idée de « frontières naturelles » ?

C’est une notion émi­nem­ment poli­tique qui est liée à l’affirmation des États et à la construc­tion de leur ter­ri­toire et donc de leurs fron­tières. Pré­sen­ter les fron­tières comme natu­relles était une manière pour les États de légi­ti­mer l’étendue de leur ter­ri­toire ou de jus­ti­fier leur expan­sion. Pour cela, on s’appuyait sur la pré­sence de bar­rières natu­relles comme un lit­to­ral, un fleuve ou une for­ma­tion du relief. Mais les fron­tières n’ont évi­dem­ment rien de natu­rel : ce sont des construc­tions poli­tiques et sociales.

On se représente souvent les frontières comme des choses immuables, fixes et très stables alors que l’Histoire montre que les délimitations d’un territoire peuvent basculer d’un instant à l’autre.

Bien sûr, elles sont stables jusqu’au moment où elles ne le sont plus… Et même quand la ligne n’a pas bou­gé ter­ri­to­ria­le­ment ou phy­si­que­ment, la manière dont la fron­tière est mise en œuvre d’un côté et vécue, res­sen­tie de l’autre, elle, peut bou­ger. C’est pour­quoi on met de plus en plus en avant le concept de bor­de­ring, de fron­tière comme pro­ces­sus ou même de fron­tière mobile.

C’est-à-dire ?

C’est l’idée qu’on n’est pas obli­gé d’être juste à la limite d’un ter­ri­toire pour res­sen­tir un effet de fron­tière. On peut faire l’objet de toute une série de contrôles, être pris dans des dis­po­si­tifs de sur­veillance, être stig­ma­ti­sé comme n’appartenant pas à telle caté­go­rie sociale ou enti­té spa­tiale ou au contraire affir­mer son appar­te­nance et une cer­taine exclu­si­vi­té sur un ter­ri­toire, même à dis­tance de la frontière.

Ces pro­ces­sus liés à la construc­tion sociale des fron­tières peuvent bou­ger dans l’espace, prendre des inten­si­tés variables dans le temps, avec des phases de cris­pa­tion aigüe et puis des phases de relâ­che­ment. On parle donc plu­tôt de bor­de­ring, une notion qui met l’accent sur l’aspect dyna­mique des fron­tières qui peuvent tan­tôt s’ouvrir (on parle alors de debor­de­ring), tan­tôt se refer­mer (il s’agit alors de rebor­de­ring). Dans le cadre du pro­ces­sus d’intégration euro­péenne, on a assis­té à une for­mi­dable phase de debor­de­ring au cours des années 1980 – 1990, la créa­tion d’un Mar­ché com­mun ou l’instauration des accords de Schen­gen en consti­tuant des moments clés. Si les fron­tières à l’intérieur de l’Union euro­péenne se sont ouvertes à la mobi­li­té des biens, des ser­vices et des per­sonnes (du moins en ce qui concerne les res­sor­tis­sants des pays de la zone Schen­gen), elles n’ont pas dis­pa­rues pour autant. De nom­breuses dif­fé­rences régle­men­taires, fis­cales et liées aux poli­tiques publiques natio­nales sub­sistent et les États ont la pos­si­bi­li­té de réin­tro­duire des contrôles aux fron­tières et donc de déro­ger aux prin­cipes de la libre cir­cu­la­tion. Ces der­nières années, on observe une ten­dance au rebor­de­ring, au niveau des fron­tières externes de l’Union euro­péenne sous la pres­sion des vagues migra­toires qui affluent en Europe, mais éga­le­ment en ce qui concerne les fron­tières internes, avec des cris­pa­tions iden­ti­taires et une ten­ta­tion du repli qui tend à se dif­fu­ser à tra­vers les pays euro­péens. Les deux mou­ve­ments sont en fait inti­me­ment liés ; ils ne font pas que se suc­cé­der. Ils s’influencent et se nour­rissent l’un l’autre dans un mou­ve­ment dialectique.

Si on supprime des frontières, réapparaissent-elles ailleurs sous d’autres formes ?

Au début des années 90, on a eu une mou­vance qui met­tait en avant l’idée d’un monde sans fron­tières, d’une Europe sans fron­tières parce qu’on était dans une phase de décons­truc­tion et d’ouverture de ces fron­tières, de rela­ti­vi­sa­tion du rôle des États dans la régu­la­tion du déve­lop­pe­ment éco­no­mique et des poli­tiques sociales. Mais on s’est vite ren­du compte que cette ouver­ture des fron­tières n’était pas syno­nyme de dis­pa­ri­tion des fron­tières. Il y a un cer­tain nombre d’effets qui peuvent per­du­rer au-delà de l’ouverture des fron­tières, notam­ment des effets héri­tés liés à des dif­fé­ren­tiels socioé­co­no­miques ou cultu­rels qui per­durent pen­dant de nom­breuses années et qui peuvent même, c’est para­doxal, mais fré­quent, être ame­né à se repro­duire dans le temps en dépit du fait que les fron­tières se sont ouvertes.

Par exemple ?

Mes recherches portent sur­tout sur la notion de fron­tière comme res­source. La fron­tière peut don­ner lieu à dif­fé­rentes formes de res­sources. Une des res­sources est évi­dem­ment l’activation de dif­fé­ren­tiels socioé­co­no­miques. Cela marche sur­tout lorsque les fron­tières ont été ouvertes, mais qu’il y a des niveaux de déve­lop­pe­ment dif­fé­rents de part et d’autre de la fron­tière (par exemple en ce qui concerne les niveaux de salaire ou les taux de chô­mage). Au Luxem­bourg, on connait la ques­tion puisque les fron­tières sont lar­ge­ment ouvertes avec la France, l’Allemagne et la Bel­gique, mais il y un dif­fé­ren­tiel de salaire assez consé­quent cou­plé à une com­pé­ti­ti­vi­té éco­no­mique plus forte et, du coup, on a tous les jours 160 000 tra­vailleurs fron­ta­liers qui viennent tra­vailler au Luxem­bourg et qui résident dans les régions fron­ta­lières. C’est donc l’utilisation d’une fron­tière comme res­source puisqu’ils habitent dans les péri­phé­ries fron­ta­lières où les loge­ments sont à peu près deux fois moins chers qu’au Luxem­bourg tout en béné­fi­ciant d’un emploi avec un salaire plus éle­vé que dans leur pays de rési­dence. On aurait pu pen­ser – et une par­tie de la poli­tique régio­nale euro­péenne est basée sur cette hypo­thèse — qu’en ouvrant les fron­tières et en aug­men­tant les inter­ac­tions, une forme de rééqui­li­brage allait s’opérer et qu’on obser­ve­rait une conver­gence socio-éco­no­mique le long des fron­tières. En réa­li­té, ce n’est pas ce qui s’est pas­sé. Les inter­ac­tions trans­fron­ta­lières, par exemple le tra­vail fron­ta­lier que j’évoquais pré­cé­dem­ment, contri­buent à repro­duire ces différentiels.

Il y a toutes sortes d’autres effets liés aux fron­tières qui peuvent per­du­rer au-delà de leur ouver­ture. Tout ça n’est pas linéaire ou fixé une bonne fois pour toutes. Il y a des revi­re­ments, des effets désac­ti­vés pen­dant un cer­tain nombre d’années ou de décen­nies qui sont réac­ti­vées soit par des acteurs publics soit de manière moins offi­cielle par un cer­tain nombre de pra­tiques qui vont se gref­fer sur les fron­tières. C’est vrai­ment une réa­li­té mou­vante et donc dyna­mique. Il faut vrai­ment sor­tir de cette idée de fron­tière comme fixe et intangible.

On constate actuellement qu’on peut avoir des usages très différents de frontières suivant qu’on est riche ou pauvre, habitant du Nord ou du Sud du monde.

L’usage des fron­tières est par défi­ni­tion inéga­li­taire puisqu’il y a tou­jours un acteur ou un groupe social, une com­mu­nau­té, qui est à l’origine de l’institution de la fron­tière, de son impo­si­tion. Un groupe social qui est, ou devient par là même, un acteur poli­tique en a défi­ni les règles de fonc­tion­ne­ment et de pas­sage aux dépens d’un autre groupe. Ce n’est pas une construc­tion sociale et spa­tiale qui est neutre : il y a tou­jours des rap­ports de pou­voir qui se jouent autour d’une fron­tière, de son contrôle, son main­tien ou sa contes­ta­tion. Son­gez par exemple à la dif­fé­rence entre les pas­se­ports belge, bri­tan­nique ou fran­çais qui per­mettent à leur déten­teur de voya­ger dans plus d’une cen­taine de pays dans le monde sans visa et les pas­se­ports sou­da­nais, mau­ri­ta­nien ou séné­ga­lais qui ne per­mettent bien sou­vent pas à leur res­sor­tis­sant d’aller bien loin sans l’obtention d’un visa qui peut être hau­te­ment com­pli­quée, voire proche de l’impossible. Il y a là une très forte inéga­li­té dans les droits à la mobi­li­té des habi­tants du monde en fonc­tion du pays dans lequel ils sont nés.

Un des cas emblé­ma­tiques des rap­ports com­plexes entre le Nord et le Sud qui découlent en par­tie de l’existence des fron­tières tout en contri­buant à les ren­for­cer se trouve à la fron­tière entre les États-Unis et le Mexique. Compte tenu des dif­fé­ren­tiels socio-éco­no­miques qui existent entre les deux pays, on a assis­té à par­tir des années 1960 à un pro­ces­sus d’industrialisation des régions fron­ta­lières au nord du Mexique étroi­te­ment dépen­dant de la proxi­mi­té des États-Unis. Le déve­lop­pe­ment d’usines d’assemblages, appe­lées maqui­la­do­ras, est direc­te­ment lié à l’utilisation des dif­fé­ren­tiels fron­ta­liers comme une res­source éco­no­mique géné­ra­trice de valeur. D’une cer­taine manière, les deux pays y trouvent un avan­tage, les entre­prises amé­ri­caines ou inter­na­tio­nales pro­duisent à moindre coût et les régions du nord du Mexique ont connu un déve­lop­pe­ment éco­no­mique et urbain direc­te­ment lié à cette acti­vi­té trans­fron­ta­lière. Bien sûr, tout n’est pas rose, et il y a des pro­blèmes sociaux et envi­ron­ne­ments très sérieux qui ne doivent pas être occul­tés, comme l’exploitation des tra­vailleurs mexi­cains (sou­vent des femmes) ou la pol­lu­tion liée aux usines d’assemblage. À la suite des atten­tats du 11 sep­tembre 2001, les États-Unis ont déci­dé de sécu­ri­ser leurs fron­tières et ils ont construit une bar­rière qui sépare cette région trans­fron­ta­lière entre le sud des États-Unis et le Nord du Mexique en deux. Cette sépa­ra­tion a été impo­sée par le gou­ver­ne­ment fédé­ral des États-Unis et les com­mu­nau­tés locales qui jusqu’alors vivaient des échanges éco­no­miques trans­fron­ta­liers ont vu leur vie tota­le­ment bou­le­ver­sée. En défi­ni­tive, on a une sorte de mélange entre des rela­tions d’échanges et d’interdépendances (au niveau socio-éco­no­mique, mais aus­si cultu­rel) et une volon­té de fer­me­ture, de contrôle et d’exclusion qui reste très forte du côté amé­ri­cain. On retrouve là toute l’ambivalence des fron­tières qui sont à la fois une bar­rière et une inter­face, un lieu de ren­contre et d’échange, mais aus­si un lieu de dis­cri­mi­na­tion et d’exclusion.

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