En 1974, vous portiez une image tout à fait atypique et originale, celle d’un chanteur anarchiste, hippie, homosexuel et mélancolique tourné vers l’écologie alternative avec un discours déjà très conscient des dommages que l’on affligeait à la planète. Quarante ans plus tard que pensez-vous de ce qu’on lui fait endurer ?
Je vis dans un village de 60 habitants et je sais que les communautés idéales sont dangereuses. Les kibboutz, les Khmers rouges, les gauchistes français ont créé des modèles dangereux. Dans ma campagne, rien n’est homogène. Même les familles ne sont pas homogènes. Les familles ne sont pas d’accord mais cela se tient, il y a une espèce « d’équilibre nucléaire » : on est tellement menaçant l’un par rapport à l’autre qu’on ne se fait pas de mal car si cela explose, cela risquerait de faire très mal.
L’écologie ? En ce qui me concerne, je ne fais pas le tri sélectif, je vis seul, je remplis une poubelle en trois semaines. Je n’ai pas envie de garder trois poubelles dans ma cuisine, avec un pot de yogourt, je n’en mange presque pas, je ne mange jamais de boîtes de conserve, je brûle mais je ne fais pas de compost. Franchement, je n’ai pas envie de subir tout ce contrôle moral, je fais confiance. Nous polluons déjà moins, nous sommes moins abusifs. Aujourd’hui, tous les chômeurs de France, de Belgique et d’ailleurs cherchent un travail sur un modèle écologique ou de non-croissance, ce ne sera certainement pas le plein emploi. Donc là aussi, j’ai des doutes quant à la décroissance comme modèle, je n’ai pas la certitude que c’est le modèle à suivre.
Quelle est la différence pour vous entre le militant et le militant poétique puisque vous vous considérez comme tel ?
On ne peut pas être militant poétique, on peut agir. Et même d’une façon générale, militant c’est une blague : il y a des militaires sans uniforme. Militant c’est une lutte un peu armée qui est sous-jacente et burlesque, donc c’est ridicule. La transformation c’est pareil, c’est un mot que j’ai utilisé pour le plaisir de le déformer, etc. mais en tant que citoyen j’expérimente, j’agis, je me fédère avec des gens, je suis un acteur de la vie culturelle, de la vie citoyenne. Je n’ai pas le droit de vote, donc j’ai encore plus la rage de devoir agir sans modèle, sans le format démocratique habituel.
Je ne peux pas me satisfaire de faire une manif ou de dire ce que je pense de Sarkozy ou de Steve Jobs. Cela ne me satisfait pas et à la limite cela m’est interdit, je ne peux pas m’exprimer politiquement par le vote, en tant qu’étranger français je n’ai pas le droit de vote et en plus je suis étranger. Et donc petit à petit je me suis forgé une attitude responsable d’étranger.
Qu’est-ce qui définit un étranger ? Il apporte quelque chose. Tous les étrangers de France apportent quelque chose à la France. Il faut arrêter de présenter les étrangers comme un problème, ce sont des gens qui cotisent, qui travaillent, qui essaient d’apporter leur étrangeté. Que serait la scène française sans le Belge Brel, sans l’Egyptien Claude François, sans l’Arménien Charles Aznavour ? J’agis, j’apporte quand même quelque chose à la France qui m’accueille sans me donner le droit de vote — une vraie frustration. Mon militantisme est obligé d’être original, je ne peux pas et ne veux pas adhérer à un parti franco-français ou corporatiste ou avec des intérêts économiques et limités. Je suis obligé d’aller chercher ailleurs et en plus la poésie a une image un peu ridicule, donc je suis aujourd’hui fondateur du Festival du Verbe et des Amis du Verbe, c’est surtout cette notion d’amitié qui m’intéresse.
Et les poètes ne sont pas tous unis et formatés non plus, on lutte. Dans l’anticonformisme, on peut aussi avoir le poète rebelle, une clique de poètes rebelles, il n’y a pas pire. Ils se prennent la tête, ils se disputent et ils engueulent tout le monde. Cela en fait des solitaires, des petits îlots de militantisme limité et isolé. Donc mon premier travail est de m’approcher de gens pour lesquels je suis un étranger. C’est déjà là un acte de citoyenneté : j’essaie de les comprendre, j’essaie de me faire comprendre. Par exemple avec mes amis paysans, avec mon association, composée essentiellement de paysans. C’est dans ma campagne que j’ai appris qu’on peut être cultivateur et cultivé ! Ce n’est pas réservé seulement aux intellectuels et qui plus est aux intellectuels de gauche. Un paysan-chasseur de droite peut très bien aimer la poésie. J’ai mon cœur à gauche et je suis homosexuel. J’ai une certaine attitude par rapport à la vie qui n’est pas la famille papa-maman, mais en même temps je respecte les familles ou les paysans. Je vis seul et la nuit, je ne sais pas qui a dit cela, « j’entends les cris du monde ». Je suis solidaire même en étant seul, mais en effet j’agis socialement quasiment tous les jours avec mon association.
Êtes-vous en phase avec toutes ces nouvelles technologies ?
J’ai mon site web depuis 14 ans (annegarn.com) avant même que je signe chez Warner. En 1997, avec mon portable sous le bras, je me suis rendu à la maison de disque et j’ai lancé « voilà ma vitrine ». Je leur ai dit « je fais le travail que vous vous ne faites pas, c’est-à-dire la diffusion de mes œuvres ». J’ai donc exigé de pouvoir rester en contact, de créer mon fan-club moi-même et d’être en interactivité avec un jeune talent, Mathieu Boogaerts. Par contre, je me suis servi des réseaux sociaux plus tardivement. Pour mon site, je suis le webmaster et il y a l’ensemble de mes albums et de toutes mes activités culturelles. C’est un site avec un vrai contenu.
Comment vous positionnez-vous par rapport au téléchargement ?
Je ne suis pas pour la gratuité complète, mais le jeune aujourd’hui n’a pas l’argent pour un album à 25 €. Mon dernier album coûte 18 €. Sur une plateforme de téléchargement légal, cela revient à 10 €. Je n’invite jamais personne à mes concerts, mes amis paient plein pot. Je ne suis pas pour la gratuité, ce n’est pas un modèle viable longtemps. Maintenant, de là à mettre un gendarme derrière les jeunes qui téléchargent ou piratent, je m’y refuse ! YouTube m’horripile. Le fait d’avoir l’obligation de regarder par exemple une pub pour Bruce Springsteen, dès que j’ouvre mon téléphone, dès que j’ouvre un ordinateur. C’est gratuit mais je les emmerde, cela ne m’intéresse pas. Même avec la gratuité, nous sommes dans un monde de contraintes et de propagande culturelle. On ne peut pas dire à proprement parler que ce soit capitalistique mais en tout cas hégémonique, univoque. Ce sont toujours les mêmes, c’est désolant.
Avec internet et le téléchargement on peut aussi du coup découvrir énormément de choses et peut-être de cibler davantage ses recherches…
Comment dire ? Alan Lomax est un très célèbre ethnomusicologue américain, folkloriste, musicologue et collecteur de musiques, probablement le plus célèbre dans le public des non-spécialistes, il était ami avec Dylan. Avec son père, Ils ont enregistré du blues et du folk, pendant 70 ans. Ils ont collecté toutes sortes d’enregistrements amateurs de manière très éclairée où on retrouve par exemple Pete Seeger, pionnier de la musique folk américaine avec Woody Guthrie. On a créé un site qui s’appelle culturalequity.org qui set en quelque sorte sa fondation posthume ethnoculturelle. Tout le fond sonore qu’il a créé y est accessible gratuitement. Avant en effet, il fallait aller à la Bibliothèque du Congrès américain pour les entendre, il fallait être ethnologue. Vous avez les sources du blues, du folk, du rock. Cela représente un ensemble de matériaux monumental dont l’accès est gratuit. L’accès libre est une grâce, une richesse.
Aujourd’hui, ce qui rapporte dans le monde musical ce ne sont plus les ventes de CD mais surtout les concerts. La musique est devenue en quelque sorte un simple moteur pour faire venir des gens aux concerts. Trouvez-vous cela naturel ? C’est dans l’air du temps ?
Oui, cela s’appelle un spectacle vivant, à l’instar de Beyoncé qui danse, c’est du grand show. Un modèle un peu mégalomane.
Nous en effet c’est la combinaison d’un peu de télé, un peu de promo, un peu de disque. À l’heure actuelle, nous avons quand même l’obligation de ne pas uniquement rester dans notre jus d’artiste, qui essaie de se vendre. Comme tout le monde, il faut qu’on ouvre les yeux et que l’on passe son temps à être comme les autres sans que cela ne rapporte pour autant nécessairement de l’argent. Par exemple, je suis allé à Livourne pour écrire une chanson à Calogero, il ne l’a jamais chanté. Du coup, j’ai découvert la Toscane et l’hiver. J’ai le plaisir du voyage. D’ailleurs, je conseille à tous les chômeurs, à tous ceux qui n’ont pas de modèle économique, qui n’ont pas une carrière ou pas d’activités, de voyager. C’est moins cher de voyager que de rester en Belgique et de se chauffer, de payer ce « putain » de forfait de téléphone et tous ces faux frais ! Vous prenez votre sac à dos et vous partez. Je viens de voir sur la place de la Bourse à Bruxelles, un gars très souriant, il était en train de se laver dans la fontaine. Lui, il aura sa chanson, d’ailleurs j’en ai fait pas mal de chansons sur les clochards. À vrai dire, j’étais un peu clochard moi-même, d’ailleurs j’ai chanté dans la petite rue des Bouchers, à Paris Saint-Germain, à l’Écluse de nuit à 35 – 40 ans. J’y allais quand je n’avais pas assez de travail, pour m’entretenir la voix, les muscles de guitariste. J’allais chanter sur la place de la Mairie de Montreuil, il n’y avait que des Chibanis, des Marocains à la retraite et des mômes qui faisaient du skateboard. Ils ne m’écoutaient même pas, mais cela m’a permis de rester en vie. Nous n’avons pas nécessairement besoin de nous produire en concerts ni de réaliser un disque pour être artiste.
Si vous aviez une seconde vie maintenant, vous feriez pareil ?
C’est facile de dire « non je ne regrette rien ». Franchement, je travaille beaucoup, il y a vingt ans, j’avais de meilleures jambes, de meilleures envies aussi. Je suis un peu fatigué. Vous me posez des questions aujourd’hui que j’avais envie que l’on me pose il y a vingt ans et qu’en plus ce soit entendu, que mes associations connaissent un certain succès. Je rame moins maintenant qu’il y a vingt ans, on va dire le succès d’estime arrive tard. Je suis citoyen d’honneur de Bruxelles. Je suis Docteur Honoris Causa de la Faculté de Liège. J’ai été promu avec Robert Wyatt et Archie Shepp, nous sommes des passeurs, des militants un peu culturels et poétiques.
Éprouvez-vous toujours autant de plaisir à chanter sur scène ?
Chanter « Piano dans l’eau » de mon dernier album Vélo va est un vrai plaisir pour moi. Néanmoins, je ne chante pas assez souvent pour être snob. Je joue en concert toutes les semaines. Il y en a qui partent en week-end, moi je pars en concert ! C’est bien aussi, c’est jouissif pour moi. Il y a la veuve de Bashung qui me demande de lui rendre un hommage, je n’ai pas vraiment « l’hommagite aïgue » mais il y a une chanson que je voudrais chanter : « C’est comment qu’on freine ». C’est une chanson sur la schizophrénie. »Pousse ton genou, j’passe la troisième. Ça fait jamais qu’une borne que tu m’aimes. Je sais pas si je veux te connaître plus loin. Arrête de me dire que je vais pas bien. C’est comment qu’on freine. Je voudrais descendre de là. C’est comment qu’on freine ? » Je suis en train de la travailler. C’est une divine comédie. Bashung a eu une période psychiatrique que j’aimais bien, il se roulait par terre. J’aimais mieux cela que la rock star avec les lasers. Je vais donc reprendre cette chanson un peu folle, mais de là à ce que je rentre dans la secte des adorateurs de Bashung, certainement pas !
Je ne fais partie d’aucun fan-club, d’aucune secte et d’aucune lutte particulière. Je suis un peu obligé d’être solitaire pour pouvoir observer, je m’engage dans ma propre association. Ainsi, j’écoute très peu de musique par exemple. J’écris de la musique mais je n’en consomme pas. Je ne sais même pas où se trouve la télécommande de mon lecteur CD ! (Rires). Je suis autodidacte mais vous savez il y a de la musique dans la rue, les gens chantent un peu. Quand on arrive dans une station-service, il y a Beyoncé qui chante, je n’ai pas besoin d’acheter un disque, il suffit que je fasse le plein d’essence et je l’entends. La musique vient à moi. La musique que j’écoute est celle du monde dans la rue.
Que pensez-vous des mouvements qui défendent ou qui s’opposent au mariage pour tous ?
Il s’agit bien de la responsabilité de notre génération, de cette révolution conservatrice n’ayant pas su poser les vraies alternatives. Tout homosexuel que je suis, je respecte par exemple la famille chinoise. Ce modèle fonctionne, ce sont des gens qui restent ensemble jusqu’à la fin de leur vie qu’ils s’aiment ou qu’ils ne s’aiment plus. L’amour comme ciment, ce n’est pas suffisant. Signer un contrat au-delà des conflits, au-delà du sentiment pour s’inscrire dans une société papa-maman, c’est plus facile on va dire. Je ne suis pourtant pas certain que papa-papa ou maman-maman soit nécessairement un modèle.
La question est : « est-ce que vous tolérez qu’on s’occupe quand même de nos enfants ?». Moi, franchement, je vivais avec mon amant qui était eurasien. Il avait eu un enfant avec une copine. Tous les dimanches nous étions un couple bizarre sur la péniche. Cet enfant qui n’était pas le mien, on le promenait ensemble, c’était occasionnel. Comme modèle, je n’aurais pas souhaité cela à l’enfant. Je n’aurais pas souhaité que cet eurasien et moi soyons ses pères à vie. De même, je ne souhaite à personne d’avoir seulement sa maman comme avenir ou comme univers. Que les premières années l’enfant ait un besoin maternel, soit, je peux le comprendre, mais elle ne doit pas avoir une place exclusive. Il n’y a pas de couple idéal, pas de famille idéale.
La pédophilie se pratique souvent en famille donc présenter la famille comme seul modèle vertueux c’est un mensonge. La famille est étouffante, la famille est abusive, oppressante, traumatisante, possessive, sécuritaire, injuste, folle ! Donc pour moi la famille hétérosexuelle papa-maman, ce n’est pas non plus un modèle. Je n’ai pas vraiment d’idéal à proposer. Juste vivre et laisser vivre. Je ne m’opposerai ni à l’un ni à l’autre. D’ailleurs, dans mon disque je le dis : « l’eau esquive la pierre sur sa voie ». On peut vivre autrement sans nécessairement affronter la pierre. Papa et maman qui vont à l’église et qui veulent se présenter comme seul modèle de société, qui continuent à penser qu’ils sont le centre du monde. Mais le monde se branle à la maison en rêvant d’enculer l’univers ! Que la sexualité soit vécue de toutes les façons différentes à partir du moment où l’on ne force personne. La sexualité, il faut la laisser libre. Si je vis avec quelqu’un et que nous avons un enfant ensemble, il a droit à notre héritage comme tout autre enfant. Je suis pour les extensions à la Loi sur le mariage.
Ne craignez-vous pas ce radicalisme religieux, l’amalgame qui est fait et centré sur l’Islam, vous qui vivez en partie dans une ville portuaire du Maroc ?
Nous n’avons pas à avoir un avis sur une religion, c’est une liberté républicaine déjà, un droit de l’Homme. Donc je n’ai pas à avoir un avis sur une religion. Maintenant à Essaouira, je vis dans le mellah, le quartier juif de cette ville arabe, ce qui est le cas de beaucoup de villages au Maroc. Dans ce quartier se côtoient des toxicomanes, des fondamentalistes, des femmes des classes populaires, des Berbères. J’y vis pendant des mois. Des mômes jouent au football avec des bouteilles en plastique. Cela me casse les oreilles mais je m’interdis d’élever la voix pour ces particularités. Le seul moment — et je croyais que cela allait être la guerre – où j’ai senti une petite montée de voix, c’est quelqu’un qui commentait un match de foot. Il y avait franchement une provocation de la part des jeunes. Il y avait des femmes voilées jusqu’aux mains, il y avait des toxicos et tous vivent dans un tout petit espace sans se nuire. Mais ces gens-là vivent ensemble. Ils sont laïcs. Donc moi je n’ai pas à avoir un avis là-dessus. C’est comme cela.
La religion c’est comme shooter dans des bouteilles en plastique dans une chicane à Essaouira. Personnellement je prierais que cela s’arrête un jour, que je puisse dormir tranquille mais je ne dirais rien. La femme voilée est vexatoire, le foot aussi est une autre vexation.
J’apprends et je continue à apprendre la tolérance. Alors, j’ai vécu aussi chez les Berbères dans des campagnes délicieuses où il y a des chiens qui hurlent la nuit, où il y a du bruit. Personnellement je déteste le bruit mais je vais quand même vivre dans une rue dans le mellah d’Essaouira. Je continue à me mettre à l’épreuve pour connaître jusqu’où la tolérance des autres va, je me cale là-dessus. C’est d’ailleurs André Azoulay, Conseiller du Roi et ancien communiste, qui a dit « nous, nous n’avons pas souffert des Arabes, on a souffert des Européens, les plus grands génocides dans le monde sont des génocides avec la croix devant, le génocide en Amérique latine où ils ont tué cinquante millions d’Indiens avec la croix devant ».
Personnellement, l’Islam n’est pas un problème, c’est une religion comme une autre tant qu’il tolère que je ne sois pas musulman. Dans la bible aussi il faut tuer le mécréant et le non-croyant brûle en enfer. Et n’oublions pas que l’intégrisme a été inventé par les catholiques. Il fallait chasser le diable et tout cela. Évidemment, il y a bien quelques fous. Ce n’est pas l’Islam, ce sont des croyances, des folies. Je n’ai pas à vivre cela ni au Maroc, ni en banlieue parisienne d’ailleurs. Je vis juste à côté de gens qui cherchent du travail, qui cherchent la paix, la dignité. Un point c’est tout.
De nouveau, ces derniers temps, on assiste beaucoup à des confusions entre étrangers et émigrés ?
À la limite un étranger n’est pas un problème, il est une solution. On aurait peut-être moins compris l’Islam, s’il n’y avait pas eu des musulmans en Belgique, il vaut mieux les avoir à côté de soi qu’éloignés. C’est une mixité qui permet petit à petit de comprendre que nous ne sommes pas dans un monde homogène, que l’Islam n’est pas une nationalité, ni une race. Il n’est même pas une religion. C’est une espèce de mot fédérateur de beaucoup de fantasmes, de beaucoup de haine. Oui, Jésus était juif et arabe et chrétien et probablement même un peu bouddhiste aussi !