Il peut paraitre curieux d’entendre parler de « race » alors qu’on sait bien que les races n’existent pas biologiquement parlant. De quelle manière vous emparez-vous (à l’instar de nombreux chercheurs et chercheuses en sciences humaines) de cette notion aujourd’hui ?
Effectivement, ça peut paraitre curieux, voire désagréable, au regard de notre Histoire, pour celles et ceux qui entendent ce terme sans connaitre le sens qu’on lui donne aujourd’hui dans certains milieux, notamment les milieux universitaires ou militants. En fait, aujourd’hui, quand on utilise la notion de « race », on l’utilise dans son sens anglo-saxon pour mettre en évidence que, même s’il n’existe pas de races biologiques, la race a une existence sociale. Comme l’a montré la sociologue Colette Guillaumin dans les années 1970, certaines caractéristiques physiques « font sens » dans notre culture (comme la texture des cheveux, la couleur de peau, mais aussi certains vêtements comme le voile). Ces caractéristiques physiques sont donc des signifiants (ou des « discours » si on veut) car elles conduisent les individus à classer les autres dans des catégories raciales (« blanc », « noir », « asiatique »…). Et ces catégories sont significatives à la fois de différenciation et de hiérarchisation sociale.
Ainsi, les blancs et les non-blancs ne sont pas perçus de la même manière : les premiers vont bénéficier d’avantages dans les différents champs de la vie sociale (emploi, logement, etc.), tandis que les seconds vont faire l’objet de racisme et subir de nombreuses inégalités. Cette différence de perception vient notamment du fait que chaque catégorie raciale est associée, dans nos imaginaires sociaux (mais aussi médiatiques) à certains comportements considérés comme « culturels ». Et les comportements auxquels sont associés les blancs vont être généralement évalués comme étant supérieurs aux autres (plus « modernes », « démocratiques » ou encore « respectueux »). Mais tout comme la race, la blanchité est une construction sociale et une catégorie mouvante et fluide. Comme l’a montré Jan Nederveen Pieterse, les Irlandais étaient considérés comme noirs au 19e siècle par exemple. Plus généralement, un individu pourra très bien être identifié comme blanc ou comme non-blanc selon les personnes avec qui il est, son style vestimentaire ou encore les propos qu’il tient sur certains sujets. La blanchité constitue donc en Occident une norme raciale. Ainsi, celles et ceux qui ne seront pas identifiés comme blancs vont être appréciés ou jugés à l’aune de cette norme. Les blancs sont en effet considérés comme étant racialement neutres et, la particularité de la blanchité, en Occident, c’est que comme elle est partout, elle est à la fois hypervisible et invisible. Et c’est parce qu’elle n’est pas vue comme une couleur de peau que le pouvoir et les avantages qui lui sont liés peuvent se produire et se reproduire vu que sa position dans les rapports de pouvoir est rarement questionnée et remise en cause — par les blancs en tout cas.
Comment les médias généralistes produisent-ils de l’altérité ?
Les médias participent à construire et à faire circuler le sens qu’une communauté donne aux choses, aux évènements ou encore aux groupes sociaux. Et, généralement, les groupes sociaux, comme « les femmes », « les blancs » ou encore « les gays », se voient affiliés dans les médias à une identité sociale particulière, c’est-à-dire à un genre, des préférences sexuelles, une classe sociale… Par exemple, quand on parle des « femmes » dans les médias, il s’agit implicitement des femmes blanches hétérosexuelles de classe moyenne ou bourgeoise. Sinon, les termes utilisés seraient différents, comme « lesbiennes », « femmes issues de l’immigration » ou « femmes des banlieues ». Quand les médias mentionnent les « classes populaires » pour rendre compte de l’électorat du FN par exemple, ils désignent en fait les classes populaires blanches. Si les professionnels des médias veulent faire référence aux personnes racisées de classe populaire, ils vont plutôt parler des « habitants des banlieues » ou « des quartiers », car la banlieue est un territoire associé à l’immigration depuis les années 1980 et marqué par un imaginaire de classe.
Outre l’identité sociale, les groupes sociaux vont aussi être caractérisés par une « ethnicité » spécifique, c’est-à-dire qu’ils vont être définis par des modes de vies, comportements, manières de voir et de penser, normes et valeurs. Et cette ethnicité peut être représentée plus ou moins positivement dans l’espace médiatique. Celle qui est la plus valorisée dans cet espace est celle qui répond à la définition symbolique de l’identité nationale française, la « francité », qui est associée au respect de la République et à ses valeurs. Or, cette ethnicité et les groupes auxquels elle est associée de manière privilégiée – et qui sont généralement les groupes majoritaires associés à la blanchité, aux classes bourgeoises et à l’hétérosexualité — sont très peu décrits et spécifiés dans les médias d’information.
À l’inverse, les ethnicités négatives et repoussoirs associés à d’autres groupes sociaux — notamment aux minorités — vont faire l’objet de nombreux discours dans les médias d’information. Dans ces cas-là, on peut parler de véritables processus d’ethnicisation. Les racisés et les classes populaires font souvent l’objet de tels processus, processus qu’on peut également nommer « ethnoracialisation » pour les premiers et « ethnoclassisation » pour les seconds, car c’est l’association d’un groupe social particulier avec une ethnicité qui le caractérise et le naturalise comme tel dans les médias. Ces processus d’ethnicisation sont également des processus d’altérisation car, en étant affiliés à des définitions et des représentations médiatiques négatives, ces groupes vont se voir symboliquement exclus du « Nous » national en étant donnés à voir comme des « Autres » qui ne respecteraient pas les valeurs de la République, notamment celle d’égalité. Et dans ces processus d’ethoracialisation et d’ethnoclassisation, le genre s’avère déterminant. Les systèmes de représentations de la classe, du genre, de la race ou encore de la sexualité s’imbriquent et s’articulent. Par exemple, j’ai remarqué que les non-blancs et les classes populaires étaient caractérisés comme tels par une féminité ou une masculinité repoussoir. Les femmes racisées et/ou de classe populaire sont souvent représentées comme étant soumises et déféminisées, tandis que les hommes seraient machistes et virilistes. Ainsi, la masculinité et la féminité blanches et bourgeoises qui apparaissent en creux du discours se voient fortement mises en valeur dans les médias d’information, les hommes et les femmes associés à la blanchité et aux classes supérieures étant implicitement donnés à voir comme n’étant pas concernés par le sexisme (et donc intrinsèquement égalitaires), les hommes étant associés à une certaine douceur et au respect de l’égalité de genre tandis que les femmes seraient à la fois « féminines » et émancipées.
Comment les médias français représentent-ils généralement les classes populaires en France ?
En France, il y a assez peu de travaux interrogeant les représentations médiatiques des classes populaires. Même si je n’ai pas adopté d’approche historique, dans les travaux que j’ai menés (notamment dans mon analyse de la médiatisation du roman d’Édouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule) , j’ai remarqué que les classes populaires blanches y faisaient l’objet d’un processus d’ethnicisation et d’altérisation, dans le sens où, comme je vous le disais, elles sont représentées en tant que groupe ethnique dissocié et opposé au reste de la population française. En plus d’être affiliées au nord de la France, à la ruralité, à la blanchité et à l’hétérosexualité, les classes populaires ont été décrites dans la médiatisation du roman comme manquant de moyens, de culture, d’hygiène, comme étant vulgaires, alcooliques, en mauvaise santé, violents entre eux et vis-à-vis des autres minorités : ils sont sexistes, racistes, homophobes et performent une masculinité dure et outrancière. Ainsi, les classes populaires ont été mises en scène en tant que figures repoussoirs dont l’ethnicité est contraire à celle de la francité.
Bien sûr, toutes les personnes provenant de classes populaires ne sont pas représentées ou décrites comme cela dans les médias d’information. Mais ce qui est significatif dans la médiatisation du roman d’Edouard Louis, c’est que les classes populaires vont être caractérisées en tant que « groupe ». C’est-à-dire que la famille et les habitants du village du narrateur (qui vont être à chaque fois présentés par les professionnels des médias comme l’entourage de l’écrivain, le roman étant autobiographique) vont être donnés à voir comme des idéaux-types des classes populaires. Et à cette occasion, celles et ceux qui ne seront pas associés à cette ethnicité dépréciative seront décrits comme étant des exceptions. Edouard Louis a incarné une exception par exemple, notamment en étant présenté en tant que transfuge de classe. Et la figure du transfuge de classe renvoie pleinement à cette idée d’« exception » car elle sous-entend que les personnes qui peuvent vivre un processus d’ascension sociale sont exceptionnelles, et ce dans les deux sens du terme : parce qu’ils seraient dotés de qualités que les autres membres du groupe d’origine n’ont pas, et parce qu’il s’agit d’une minorité qui fait face à une majorité. Edouard Louis a ainsi été décrit comme un individu qui a dû faire face à tout un milieu et comme ayant eu un parcours admirable et remarquable. Son jeune âge va par exemple constamment être souligné par les journalistes (il a 21 ans lors de la sortie du roman), ainsi que son parcours universitaire prestigieux (il est à l’École normale supérieure et est présenté comme spécialiste de Pierre Bourdieu).
On peut observer ce même type de construction médiatique opposant une « majorité repoussoir » avec une « minorité exceptionnelle » au niveau des personnes racisées. J’ai remarqué par exemple que, dans la médiatisation du mouvement « Ni putes ni soumises » créée en janvier 2002 pour dénoncer le machisme en banlieue, seules les militantes du mouvement sont décrites comme ne subissant pas le sexisme, les journalistes justifiant cette position en mettant en avant qu’elles se seraient émancipées grâce au militantisme. Ainsi, à nouveau, ces quelques militantes font office d’exceptions face à une majorité de femmes racisées présentées comme fondamentalement assujetties aux hommes de leur entourage.
Avec quels mots sont généralement désignés ceux qui sont dominés dans les discours médiatiques ? À quelles représentations ces choix lexicaux renvoient-ils ?
Si on s’intéresse par exemple à la manière dont sont désignées les minorités ethnoraciales dans les médias français, l’appartenance à la banlieue est souvent mise en avant pour parler des personnes racisées (« les habitants des quartiers », « les jeunes des banlieues »…). Les médias parlent également régulièrement des « personnes issues de l’immigration » pour rendre compte d’individus de nationalité française nés en France et de parents — voire de grands-parents — Français également nés en France mais qui ne sont, en fait, pas blancs (les descendants d’immigrés européens ne sont pas qualifiés de personnes issues de l’immigration par exemple). Ainsi, les minorités ethnoraciales sont toujours rapprochées d’un « ailleurs » dans les médias et donc différenciées du reste de la population française. La banlieue y est en effet souvent représentée comme un territoire où les normes et valeurs de ses habitants sont distinctes et opposées à celles des autres membres de la nation, tout comme les pays non-occidentaux (notamment ceux dont la religion majoritaire est l’islam) sont souvent décrits comme partageant une culture spécifique « plus traditionnelle » — voire « archaïque » et qui s’opposerait à la « modernité » des pays d’Europe et d’Amérique du Nord.
Quels termes seraient à privilégier dans une perspective critique, notamment pour indiquer les rapports de pouvoir et reprendre la main sur la manière dont on est parlé ?
À mon sens, les termes à employer sont ceux qui sont utilisés par les minorités elles-mêmes car, d’une part, qualifier un groupe auquel on n’appartient pas est une manifestation d’un rapport de pouvoir et, d’autre part, ils sont bien plus critiques. Les minorités ethnoraciales utilisent souvent les qualificatifs de « personnes racisées » ou de « non-blanc·he·s » pour se désigner, terminologie qui donne à voir le racisme à l’œuvre dans la société française car celle-ci souligne qu’elles font l’objet d’un processus de différenciation raciale qui les assigne à certaines places dans le monde social.
Dans le traitement médiatique des quartiers populaires, des figures stéréotypées ont émergé comme le « jeune garçon des banlieues ». Comment se sont-elles construites et cristallisées ?
Les différents travaux portant sur la médiatisation des banlieues, comme ceux d’Henri Boyer et Guy Lochard, Thomas Deltombe, Édouard Mills-Affif ou encore Alain Battegay et Ahmed Boubeker, ont montré que plusieurs figures représentant les personnes racisées ont émergé ces dernières décennies, et ce à chaque fois en lien avec une actualité particulière. Alors que dans les années 1960 et 1970 c’est la figure du « travailleur immigré » qui incarne les non-blancs en France, celle du « jeune garçon des banlieues » va s’imposer dans les médias à partir des années 1980, à la suite de la médiatisation des émeutes de la cité des Minguettes à Vénissieux en 1981. Les « jeunes garçons des banlieues » (qualifiés de « beurs » dans les années 1980) renvoient aux descendants de nationalité française des immigrés originaires du Maghreb et vont être représentés négativement en étant associés à la délinquance et aux difficultés d’intégration. À la fin des années 1980, suite à l’affaire Salman Rushdie et à la première affaire du foulard à l’école, cette figure juvénile va se voir en outre affiliée à la pratique de la religion musulmane, affiliation qui sera renforcée suite aux attentats du 11 septembre 2001. Pendant les années 1980 et 1990, les femmes faisaient également l’objet de discours dans les médias en étant représentées par la figure de la « beurette » puis par celle de la « jeune fille des banlieues », mais dans une moindre mesure et les discours portés sur elles étaient beaucoup plus positifs : elles vont être généralement représentées comme voulant s’intégrer à la société française et comme cherchant à s’émanciper d’un entourage familial sexiste. La visibilité de cette figure féminine va néanmoins considérablement augmenter dans les médias au début des années 2000 avec la couverture médiatique de l’affaire des « tournantes » en banlieues, le meurtre de Sohane Benziane (adolescente de 17 ans morte brûlée vive par un adolescent dans une cave d’une cité de Vitry sur Scène), le mouvement Ni putes ni soumises et le débat sur le port du voile à l’école en 2003 et 2004. En plus d’être associée à la délinquance, à la violence et à la religion musulmane, la figure du « jeune garçon des banlieues » sera dès lors caractérisée à partir de cette période par une misogynie intrinsèque et une sexualité incontrôlable. Les jeunes femmes seront quant à elles données à voir comme cherchant à s’émanciper du sexisme de cette figure masculine ainsi qu’ à leurs parents qui les obligeraient à suivre les coutumes et traditions du pays d’origine associées à la religion musulmane – et donc présentées comme « archaïques », comme le port du voile et le respect de la virginité jusqu’au mariage, souvent forcé, avec un homme qu’elle ne connait pas.
Ces représentations médiatiques contemporaines entourant les personnes racisées font en outre écho à la manière dont elles étaient représentées à l’époque coloniale. En effet, lors de la colonisation, la figure de la « femme nord-africaine » a fait l’objet de nombreux discours qui ont circulé dans tout l’Empire, à la fois dans les territoires colonisés et en métropole. Comme l’ont montréAnn Laura Stoler, Gilles Boëtsch, Éric Savarese ou encore Wijdan Ali, les femmes étaient décrites comme assujetties à l’islam et aux hommes de leur entourage pour qui elles n’avaient aucune valeur, celles-ci étaient présentées comme contraintes de porter le voile et de rester cloitrées à l’intérieur du foyer. La figure de « l’homme nord-africain » était quant à elle caractérisée par la violence et la misogynie. Ces discours déshumanisants produits à cette époque sur les colonisés servaient à justifier l’acte colonial : en présentant leurs modes de vie et leur culture comme archaïques et extrêmement problématiques, la colonisation était justifiée par le fait qu’il fallait apporter « la civilisation » à ces populations. Ces représentations portées sur les colonisés servaient aussi à les exclure du pouvoir et à asseoir la domination de l’homme blanc qui était, quant à lui, présenté comme apte à gouverner par des comportements considérés comme réfléchis, rationnels et mesurés.
Les discours et représentations construits il y a plusieurs siècles irriguent toujours nos systèmes de représentations contemporains : ces derniers se situent dans des logiques de parenté avec des discours antérieurs, même s’ils peuvent faire l’objet d’évolutions, de modifications et aussi d’oppositions. Du coup, nos schèmes culturels vont évidemment influencer la manière dont les journalistes vont rendre compte de certains faits, que ce soit en leur accordant plus ou moins de visibilité médiatique et en adoptant certains angles pour en rendre compte.
Est-ce qu’on a une idée de l’impact que ces représentations médiatiques ont sur les personnes qu’elles sont censées concerner ?
En France, il y a encore très peu de travaux portant sur la réception malheureusement, même si ça se développe en ce moment. On peut néanmoins faire l’hypothèse que les rapports sociaux qui se produisent dans les différents champs de la vie sociale, que ce soit au niveau de l’accès aux sphères de pouvoir, à la reconnaissance ou encore à la redistribution économique, sont nourris par des significations et des idéologies qui circulent (entre autres) dans le champ médiatique. À cet égard, j’ai remarqué dans mon travail sur les médias d’information que les groupes qui possèdent le moins de pouvoir économique, social, politique et symbolique (comme les personnes racisées et les classes populaires par exemple) sont désignés et mis en scène comme instaurant les plus grandes inégalités à l’égard d’autres minorités (les femmes, les minorités sexuelles, les roms, etc.), alors que ceux qui profitent des avantages liés aux discriminations systémiques (les groupes associés à la masculinité, à la blanchité, à l’hétérosexualité et aux classes moyennes et bourgeoises) sont donnés à voir comme étant les plus égalitaires. Du coup, ce système de représentations participe à maintenir et à renforcer l’hégémonie des groupes dominants vu que celle-ci n’est pas (ou rarement) abordée de façon critique.
Les classes populaires sont généralement accusées dans les médias de « mal voter ». Trop à gauche jadis (communistes). Trop à droite aujourd’hui (FN). En tout cas « populiste ». On les accuse même quelquefois de « balancer d’un extrême à l’autre » ou au contraire encore de négliger le vote (par l’abstention). Que révèle le traitement médiatique au sujet des (mauvaises) habitudes électorales supposées des classes populaires ?
Je ne suis pas forcément spécialiste, mais ça serait vraiment intéressant de faire une étude de la médiatisation du vote des classes populaires sur une longue période. Il est vrai qu’aujourd’hui l’électorat du Front national est souvent associé aux classes populaires du nord de la France. À mon sens, ce type de représentations tend à associer les classes populaires blanches à la production du racisme en France, ce qui est aussi une manière de les altériser en les opposants à une ethnicité républicaine qui serait, elle, porteuse de la cause antiraciste.
Y a‑t-il des similitudes ou des différences de traitement et de représentation médiatique des classes populaires et des quartiers populaires entre les médias français et belges ?
Avec des collègues de mon laboratoire de recherche, nous sommes justement en train de commencer à travailler sur cette question avec des collègues de l’Université catholique de Louvain-la-Neuve, car on pense qu’il y a effectivement de vraies filiations dans la manière dont est représenté le nord de la France et la Wallonie en Belgique dans les médias d’information, la téléréalité, les films et les séries. Certaines zones transfrontalières sont effectivement associées aux classes populaires blanches et décrites comme étant rurales, désindustrialisées, économiquement sinistrées et faisant face à certaines problématiques sociales. On peut également certainement observer des filiations sur la manière dont certains quartiers belges sont ethnoracialisés dans les médias (comme Molenbeek) et la façon dont les banlieues françaises sont représentées.