Face à la répression syndicale en Colombie

Le sourire résilient de Dibett Quintana

En 2019, la syn­di­ca­liste colom­bienne Dibett Quin­ta­na, enga­gée dans le com­bat pour le droit des travailleur·euses au sein de la com­pa­gnie pétro­lière publique Eco­pe­trol, refu­sa de tenir compte de menaces de mort si elle conti­nuait ses acti­vi­tés syn­di­cales. Kid­nap­pée par trois para­mi­li­taires, elle fut lais­sée pour morte à Agua­chi­ca. Elle réclame aujourd’hui jus­tice et répa­ra­tion. Et veut témoi­gner de toute la vio­lence anti­syn­di­cale à l’œuvre en Colom­bie et de la vio­lence sys­té­mique faite aux femmes.

La Colom­bie affiche un triste record d’assassinats de syn­di­ca­listes : 3 323 se sont pro­duits entre 1971 et 2023. Ils ont été per­pé­trés par des para­mi­li­taires finan­cés par les mul­ti­na­tio­nales, les grosses entre­prises ou encore l’État sous les man­dats des pré­si­dents Álva­ro Uribe et Iván Duque. Ces groupes règnent en maitre dans cer­taines régions comme à Agua­chi­ca où a été enle­vée et vio­len­tée Dibett Quin­ta­na. Le gou­ver­ne­ment de gauche de Gus­ta­vo Petro lutte pour la « paix totale » mais n’arrive pas encore à endi­guer ces assas­si­nats des per­sonnes qui défendent les droits humains, sociaux ou envi­ron­ne­men­taux1.

On a ten­té de tuer Dibett Quin­ta­na du fait de son acti­visme syn­di­cal au sein de l’entreprise pétro­lière natio­nale Eco­pe­trol. Ori­gi­naire de la région de San­tan­der, où les femmes sont connues pour par­ler haut et fort, Dibett tra­vaille comme opé­ra­trice dans une raf­fi­ne­rie de cette com­pa­gnie pétro­lière publique depuis 2002. Elle a d’ailleurs été l’une des pre­mières femmes du pays à exer­cer ce métier. Dès son enga­ge­ment, elle s’af­fi­lie à l’un des piliers du syn­di­ca­lisme colom­bien, l’USO (Union Sin­di­cal Obre­ra), active dans le sec­teur pétrolier.

Dibett devient rapi­de­ment diri­geante syn­di­cale de la filiale des pipe­lines, elle se charge des dos­siers des plaintes des travailleur∙ses : non-res­pect des conven­tion col­lec­tive de tra­vail en matière de salaire, de condi­tions de sécu­ri­té sur les chan­tiers, non-res­pect des pauses… Elle sait négo­cier et le syn­di­cat lui confie de plus en plus de tâches auprès des entre­prises sous-trai­tantes d’Ecopetrol. Elle se fait connaitre très vite, par une stra­té­gie directe : elle arrive sur les lieux de tra­vail, convoque d’abord toutes les travailleur∙ses et les convainc de se mettre en grève dans la fou­lée. Elle va ensuite chez le patron et com­mence à négo­cier. Celle qu’on appelle déjà « La Géné­rale », ne lâche rien et ses vic­toires syn­di­cales lui attirent de plus en plus d’ennemis.

Les travailleur∙ses croient en elle et lui rap­portent des faits de cor­rup­tion. Elle véri­fie tout, sur le ter­rain et dénonce publi­que­ment toutes sortes d’agissement : le vol orga­ni­sé de car­bu­rant pour fabri­quer de la drogue, les contrats juteux de répa­ra­tion et main­te­nance de pipe­lines non rem­plis mais empo­chés, etc. Dibett dénonce toute cor­rup­tion. L’argent volé est public ! On essaie de l’acheter, on l’intimide mais elle conti­nue et les menaces deviennent de plus en plus sérieuses.

Elle reçoit une convo­ca­tion de la Cour des comptes régio­nale d’Aguachica pour témoi­gner sur les faits de cor­rup­tion. Comme elle vient de perdre les élec­tions syn­di­cales – le sys­tème d’élection de la nou­velle direc­tion méri­te­rait un autre article pour mon­trer à quel point il défa­vo­rise la par­ti­ci­pa­tion des femmes – elle n’a plus le droit au sys­tème de pro­tec­tion pour le tra­vail syn­di­cal. Per­sonne, pas même Dibett, ne peut alors s’imaginer qu’il s’agit d’un piège. Trois para­mi­li­taires l’y attendent. Depuis l’agression de Dibett, il est inter­dit à tout syn­di­ca­liste de rece­voir une invi­ta­tion offi­cielle par télé­phone ou par réseau social.

Après la ten­ta­tive d’assassinat, elle quit­te­ra dans un pre­mier temps la Colom­bie avant que sa sécu­ri­té n’y soit fina­le­ment assu­rée via un sys­tème de pro­tec­tion. Elle se décide aus­si à racon­ter son his­toire trau­ma­ti­sante en confiant son récit à l’écrivain colom­bien Vla­di­mir Car­rillo. Cela don­ne­ra Eman­ci­pa­ción es nombre de mujer (Éman­ci­pa­tion est un nom de femme) sor­ti en espa­gnol en 2024 et qui est actuel­le­ment en cours de tra­duc­tion en fran­çais. L’entretien qui suit reprend divers échanges que j’ai pu avoir avec Dibett Quin­ta­na de 2020 à aujourd’hui.

Est-ce que raconter votre vie dans un livre racontant les faits violents vécus en 2019 est une forme de résilience pour vous ?

J’ai sur­vé­cu parce que j’avais la rage de vivre et que je ne vou­lais pas leur lais­ser le plai­sir d’avoir réus­si à me faire taire. C’est lors de la célé­bra­tion du cen­te­naire de l’USO en 2023 que j’ai ren­con­tré Vla­di­mir Car­rillo. Ma psy­cho­logue m’avait dit « Cou­chez sur papier tout ce que vous n’arrivez pas à dire ». Si seule­ment j’avais pu… Mais ma main, mes yeux ne m’obéissaient plus, j’étais deve­nue une « illet­trée fonc­tion­nelle ». Et quand Vla­di­mir m’a deman­dé hum­ble­ment la per­mis­sion de racon­ter mon his­toire, j’ai juste dit oui.

Vous disiez avoir retrouvé la parole en Belgique…

En effet, en 2023, la Cen­trale Géné­rale-FGTB (CG) m’a invi­tée à la clô­ture de son congrès pour témoi­gner de la vio­lence anti­syn­di­cale dans mon pays. J’ai par­lé pour la pre­mière fois des tra­giques évè­ne­ments qui me sont arri­vés à Agua­chi­ca devant un public de presque 1 000 per­sonnes. J’ai été applau­die et sou­te­nue. Ce fut très émou­vant pour moi et cela m’a mis du baume sur mes bles­sures. Quand le pho­to­graphe m’a deman­dé de ne pas sou­rire pour la pho­to de cet article, j’étais révol­tée. Les faits sont vio­lents mais je ne veux pas d’une pho­to de vic­time. Ils n’ont pas réus­si à m’enlever mon sou­rire. Caché dans un bout de mon âme, mon sou­rire natu­rel est reve­nu, au-delà des sévices endu­rés. Ils n’ont pas gagné !

Comment votre entourage a‑t-il réagi après votre agression ?

Après ces faits funestes, je suis res­tée étran­gère à mon corps, à mon esprit. J’avais tout per­du. Je crois que les per­sonnes autour de moi ont fait ce qu’elles ont pu. Mes cama­rades étaient à la fois gênés et cou­pables : d’une part, il ne faut pas par­ler de ce genre de vio­lence et d’autre part, ils n’ont pas pu me sau­ver. En outre, même si tout le monde est tom­bé dans le piège de la fausse convo­ca­tion, ils m’ont envoyé dans la gueule du loup. Pour­quoi suis-je par­tie à Agua­chi­ca sans escorte alors que j’avais reçu des menaces de mort ? Je n’ai tou­jours pas de réponse. Si je pou­vais conseiller mon moi de 2019, je lui dirais : pro­tège-toi, ne pars pas seule.

Après deux ans d’exil au Chili, tu décides de rentrer en Colombie ? Pourquoi ?

En 2019, l’exil pour moi, était inévi­table : j’étais en dan­ger. Je récla­mais un pro­cès mais ni l’État, ni Eco­pe­trol ni même mon syn­di­cat n’avaient envi­sa­gé pour moi une pro­tec­tion à laquelle ont pour­tant droit les syn­di­ca­listes mena­cés ou atta­qués. Et ce, alors même que mes tor­tion­naires avaient été iden­ti­fiés. Était-ce parce que j’étais une femme ? Ou bien parce que je ne fai­sais pas par­tie de la majo­ri­té poli­tique de l’USO ? Tou­jours est-il que c’était triste et révoltant.

Je suis reve­nue quand la majo­ri­té de l’USO de 2021 m’a enfin ins­crite au pro­gramme de pro­tec­tion pré­vu pour les syn­di­ca­listes mena­cés2. L’Unité Natio­nale de Pro­tec­tion des Per­sonnes étu­die le cas de Dibett pour que sa pro­tec­tion soit per­ma­nente jusqu’au pro­cès.. Hélas, de nou­velles élec­tions ont pla­cé récem­ment de nou­veaux diri­geants qui ont relé­gué mon cas aux oubliettes sans aucune rai­son valable. Je dois donc me battre sans cesse pour conti­nuer à béné­fi­cier d’une pro­tec­tion. Le jour où je n’y aurai plus droit, je devrais repar­tir en exil.

Et qu’en est-il de votre procès ?

Pour le pro­cès, je suis dans une impasse parce que ma fidé­li­té et mon amour pour l’USO res­tent inébran­lables. Je ne vou­drais pas, sous aucune forme, que mon com­bat soit uti­li­sé par les anti­syn­di­ca­listes. Mais j’ai droit à un pro­cès et j’ai le droit de deman­der qu’il ait lieu à Bogo­ta. S’il se dérou­lait à Agua­chi­ca, terre où règnent en maitre les groupes para­mi­li­taires, je n’en sor­ti­rais pas vivante. Mais pour que sim­ple­ment le pro­cès ait lieu, l’USO doit me rendre mon dos­sier juridique.

Comment cela ? L’USO a votre dossier ?

Oui, l’USO a un dépar­te­ment de droits humains et a ses avo­cats qui défendent les atteintes aux liber­tés syn­di­cales, pro­testent pour les inti­mi­da­tions mais pour je ne sais quelles rai­sons à part celles déjà évo­quées, mon dos­sier reste dans un tiroir. La CASM, l’’école syn­di­cale de l’USO qui m’avait for­mée me sou­tient à fond. Son direc­teur, Cristó­bal Sil­va, pro­pose que Le Col­lec­tif des Avo­cats José Alvear Restre­po (CAJAR) reprenne mon dos­sier parce que ses membres sont spécialisé∙es dans des affaires comme la mienne, et poli­tique et de vio­lence de genre.

Il y a une campagne « Justice pour Dibett » que beaucoup de personnes ont signée en Colombie et dans bien d’autres pays, comme en Belgique. Est-ce que cette campagne vous a aidée ?

Oui, bien sûr que cette cam­pagne m’a aidée en Colom­bie d’autant plus que le gou­ver­ne­ment actuel m’a noti­fié « sa soli­da­ri­té ». Mais la Jus­tice est indé­pen­dante, ce qui garan­tit la démo­cra­tie mais dans mon pays, la jus­tice est de droite. Ce qui me fait peur c’est que l’affaire soit clas­sée parce que les délais sont pas­sés. Cela m’est déjà arri­vé. En 2016, j’ai été vio­lem­ment agres­sée et bat­tue parce que je dis­tri­buais des tracts syn­di­caux, j’ai été en inca­pa­ci­té de tra­vail pen­dant près d’un mois et le pro­cès n’a jamais eu lieu alors même que l’agression a été filmée.

Vous avez tourné dans plusieurs pays pour présenter le livre qui raconte votre histoire. Y a‑t-il des différences de perception du livre ?

Le livre raconte mon his­toire, celle d’une femme qui a vou­lu chan­ger sa vie et chan­ger le monde. Faire un métier d’homme et deve­nir lea­der syn­di­cal dans un monde de machos. Parce qu’il ne faut pas s’imaginer que mili­ter dans un mou­ve­ment syn­di­cal d’un milieu comme celui du pétrole est « ami­cal » pour les femmes, « friend­ly » comme ils disent en anglais. Loin de là.

Ce livre a été choi­si comme ins­tru­ment de sen­si­bi­li­sa­tion du syn­di­ca­lisme, de la vio­lence contre les syn­di­ca­listes et de la vio­lence envers les femmes. L’IFSI (Ins­ti­tut de coopé­ra­tion syn­di­cale inter­na­tio­nale) et la CG ont sou­te­nu la CASM dans cette aven­ture [voir enca­dré]. On a pré­sen­té le livre à Bogo­ta et au siège cen­tral de l’USO, à Bar­ran­ca­ber­me­ja et à Pie­de­cues­ta, ma ville. L’accueil a été en géné­ral enthou­siaste et nous avons ven­du tous les livres que nous avions.

Ensuite, grâce à la coopé­ra­tion syn­di­cale avec l’IFSI, j’ai pu accom­pa­gner Vla­di­mir en Espagne où le syn­di­cat espa­gnol Comi­siones Obre­ras nous a reçus cha­leu­reu­se­ment à Madrid et à Bar­ce­lone. La CGT de France a fait de même au Forum Social Euro­péen à Mar­seille. Ensuite, il y a eu la Bel­gique. Elle aura tou­jours une place spé­ciale dans mon cœur, peut-être parce que c’est à Blan­ken­berge que ma parole est reve­nue. Il y a eu des moments forts comme au 1er mai où la FGTB de Bruxelles m’a invi­tée à par­ler de mon expé­rience comme femme syn­di­ca­liste dans un envi­ron­ne­ment pro­fes­sion­nel, syn­di­cal et natio­nal macho. Nous avons fait des belles ren­contres sur le stand de l’IFSI où le livre s’est bien ven­du alors qu’il n’existe encore qu’en espa­gnol. Il y a d’autres moments inou­bliables comme la ren­contre avec la com­mu­nau­té lati­no-amé­ri­caine à l’espace ixel­lois « Buen vivir » ou à la FGTB de Liège. Cette soli­da­ri­té que j’ai reçue par­tout, ces regards, ces sou­rires m’ont tel­le­ment renforcée.

Vous disiez qu’on commence toujours à partir de l’expérience, de la douleur, de la joie. Que ferais-tu aujourd’hui différemment dans le syndicat ?

Per­son­nel­le­ment, j’aimerais me dépouiller de la peur qui m’habite et par­fois m’empêche de dor­mir. J’ai lut­té de toutes mes forces pour sur­vivre pour moi, pour être encore là pour mes enfants. C’est pour cela que je n’accepte pas l’étiquette de « vic­time » parce que cela vou­drait me faire pas­ser pour quelqu’un qui a juste subi. Alors, quand on m’a deman­dé de me taire, de ne pas « en faire trop », quand des femmes syn­di­ca­listes, fémi­nistes m’ont deman­dé si je n’exagérais pas… J’ai reçu ces paroles comme des insultes plus dures que celles de mes agresseurs.

J’aimerais pou­voir refaire confiance à la socié­té, croire de nou­veau dans la soro­ri­té, au-delà des dis­cours poli­tiques. Pour moi, la soro­ri­té, c’est dire à celle qui se plaint de vio­lence « oui, je te crois ». Et ne pas dou­ter. Le doute face à la vio­lence de genre est un poi­son machiste.

Dans le futur, je me vois tou­jours comme une syn­di­ca­liste, je conti­nue­rai à lut­ter pour les droits des tra­vailleurs et des tra­vailleuses. J’aimerais créer une école syn­di­cale inter­sec­tion­nelle, res­pec­tueuse de « todes » [en espa­gnol, ce terme reprend tous, toutes et inclut éga­le­ment les per­sonnes non gen­rées NDLR]. Le genre doit être plus qu’un dépar­te­ment syn­di­cal qui existe le 8 mars pour la Jour­née inter­na­tio­nale des droits des femmes ou le 25 novembre pour la Jour­née contre la vio­lence faite aux femmes.

  1. La paix totale englobe les dis­cus­sions avec tous les groupes armés : gué­rillas, nar­cos, para­mi­li­taires. L’Institut d’étude pour le déve­lop­pe­ment et la paix (INDEPAZ) annonce 300 vic­times en 2023 et pour les 5 pre­miers mois de 2024, 94.
  2. Toutes les per­sonnes mena­cées de mort et recon­nues comme telles béné­fi­cient d’un pro­to­cole de sécu­ri­té. Dans le cas de Dibett, c’est l’USO qui doit négo­cier auprès d’Ecopetrol cette pro­tec­tion. Aujourd’hui, Dibett Quin­ta­na ne sort pas dans la rue sans mini­mum deux gardes et en voi­ture blindée.

UN CENTRE DE FORMATION POUR RENFORCER LE SYNDICALISME COLOMBIEN

Les syndicats, acteurs de changement, développent ensemble avec des syndicats partenaires en Amérique latine, en Afrique ou en Asie, des projets de coopération syndicale décidés par ceux-ci et selon leurs besoins. La Coopération belge et la FGTB soutiennent financièrement ces projets à concurrence de 80% et 20% respectivement. Le projet avec l’Union syndicale ouvrière (USO) de l’industrie du pétrole a débuté il y a 20 ans, pour sauver la vie des syndicalistes qui étaient décimés. Très vite, l’USO a fondé une école syndicale qui devait remplacer les dirigeants assassinés, la Corporation Aury Sara Marrugo (CASM), du nom d’un dirigeant enlevé, torturé et assassiné. Aujourd’hui, la CASM propose des cours syndicaux, réalise et publie des études sur le syndicalisme en Colombie ou sur le secteur du pétrole. C’est également un centre de rencontres culturelles et artistiques. Le projet mené avec l’IFSI (Institut de coopération syndicale internationale) et la Centrale Générale-FGTB a également permis à la CASM de grandir et de devenir un centre de références en matière de transition énergétique juste. Mais aussi concernant l’empouvoirement des femmes avec son groupe Mujeres USO (« Femmes USO ») ainsi que de réflexion sur les hommes et le machisme en proposant des cours sur les masculinités. Dibett Quintana se présente souvent comme un « produit » de ce projet.

Emancipación es nombre de mujer est disponible auprès de l’IFSI au prix de 15 euros auprès de l’IFSI (Par téléphone 0289 08 56 ou mail info@ifsi-isvi.be). L’achat du livre en espagnol financera sa traduction en français, néerlandais et anglais par le fonds de traduction géré par la CASM.

 

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