MEGA — Make Europe Great Again

Par Jean-François Pontegnie

Illustration : Vanya Michel

Le wokisme conti­nue de faire des ravages : il n’est pas de bon ton de louer M. Donald Trump et son Admi­nis­tra­tion. Regar­dons pour­tant les choses en face. Dès son intro­ni­sa­tion, dont il faut sou­li­gner la grâce et la beau­té encore rehaus­sées par la qua­li­té du public, M. Trump s’est empres­sé de signer des décrets met­tant en œuvre son pro­gramme. Ça s’appelle tenir parole.

Pour ce qui nous inté­resse ici, l’OTAN, M. Trump l’a dit tout net, s’ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre. Il par­lait évi­dem­ment de tous ces membres de l’Organisation du Trai­té Atlan­tique-Nord qui vivent aux cro­chets des USA. L’Europe a, ma foi, fort bien com­pris le mes­sage. M. De Croo trou­vant nor­mal que tout le monde fasse par­tie de l’effort et le remar­quable Théo Fran­cken, un homme, un vrai !, le ministre de nos armées (enfin, de ce qu’il en reste) de ren­ché­rir avec l’appui de son gou­ver­ne­ment : on va por­ter la contri­bu­tion belge à envi­ron 4,5 mil­liards d’euros, non pré­vus dans la Décla­ra­tion gou­ver­ne­men­tale. Et on ira vite, ce pour­rait être fait pour la fin de l’été 2025, puis recon­duc­tible annuel­le­ment avec une pré­vi­sible aug­men­ta­tion bien sûr.

Un miracle bud­gé­taire ? Non !

D’abord, faut voir ce que ça veut dire : 4,5 mil­liards, c’est à peine le mon­tant des allo­ca­tions fami­liales payées à tous les sala­riés, tan­dis que le bud­get de la Sécu atteint lui 160 mil­liards. Y’a donc pas de quoi s’énerver.

Ensuite, c’est l’Union euro­péenne tout entière qui a, enfin !, déci­dé de prendre son des­tin en main, après 40 ans de pro­cras­ti­na­tion sous bou­clier américain.

C’est que la gran­deur d’une Union d’Etats se mesure d’abord à sa puis­sance de frappe et, grâce à M. Trump, voi­là qu’arrive notre moment MEGA, Make Europe Great Again.

Mme von der Leyen a annon­cé le plan Rearm Europe, pour un mon­tant de 800 mil­liards d’euros et la Com­mis­sion a déci­dé d’un fort bien­ve­nu assou­plis­se­ment des règles rela­tives à l’endettement : on pour­ra ache­ter du matos à gogo et enga­ger des mili­taires capables de l’utiliser (c’est mieux, nous dit-on). Mme von der Leyen est claire, on va vers un mar­ché euro­péen pour les équi­pe­ments de défense. Tout en relé­guant à son exact rang le Pacte vert : der­rière tout le reste.

Une indus­trie reboos­tée appuyée sur un mar­ché effi­cient, c’est la mar­tin­gale gagnante ! Au reste, la finance ne s’y trompe pas. Les actions des armu­riers grimpent en flèche et il est très sérieu­se­ment ques­tion de qua­li­fier d’éthiques les inves­tis­se­ments dans ces entre­prises puisque la défense euro­péenne est garante de notre sécu­ri­té. CQFD.

Bon, les paci­fistes bêlants, les éco­los-baba cool, toute la clique habi­tuelle des rêveurs, soit s’insurgent, soit s’interrogent. On pas­se­ra vite sur les pre­miers qui n’ont jamais rien com­pris à quoi que soit. Qu’ils aillent par­ler de paix à Koursk ou se cou­cher sur les voies de che­min de fer de Cri­mée, façon Gand­hi, et on n’entendra plus guère par­ler d’eux. Les seconds en revanche en sont au stade de l’interrogation : com­ment c’est‑y qu’on va fabri­quer des armes sans aug­men­ter les émis­sions de gaz à effet de serre (GES), com­ment c’est‑y qu’on va res­pec­ter le « Pacte vert » ? Et puis le nucléaire dans tout ça ?

Les réponses sont simples, qu’on jette à nou­veau un coup d’œil outre-Atlan­tique : dans le fond, qu’on nie le réchauf­fe­ment ou non, ça ne change rien. Puisqu’on a besoin d’énergie pour la crois­sance et le pro­grès, les émis­sions de GES aug­mentent sans cesse. Point.

Et ce ne sont pas trois éoliennes et 4 pan­neaux solaires qui vont chan­ger la donne. Il ne reste donc que le nucléaire pour se pas­ser des éner­gies fos­siles. Et ça tombe plu­tôt bien. Parce que, faut dire ce qui est, on n’a pas l’air fort malin avec quelques ogi­vettes bri­tan­niques (voire fran­çaises). Le nucléaire, civil ou mili­taire, c’est notre ave­nir. Et c’est celui du cli­mat –qu’il y ait un pro­blème ou pas : l’atome est le cham­pion des éner­gies vertes.

Tout va donc bien dans le meilleur des mondes. Que dit-on dès lors ? Mer­ci Donald !

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