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On s’adapte, faute de mieux… et puis c’est tout

Illustration : Vanya Michel

On connait les « cher­cheurs », ceux qui font de la « science » et qu’on attend qu’ils trouvent. Mais ça coûte des mil­liards ce cirque alors qu’on ignore for­cé­ment à quoi pour­rait ser­vir le què­que­chose qu’ils cherchent. Dans le genre, le comble, ce sont les soi-disant scien­ti­fiques du cli­mat. Scien­ti­fiques ! Je vous demande un peu… Y’a qu’à voir toutes les bêtises qu’ils ont déjà pu racon­ter. On n’a pas la place ici pour l’inventaire de leurs gou­rances, mais ça manque pas. Et après, il fau­drait croire sur parole que le cli­mat se réchauffe à cause qu’on brûle des fos­siles et que ça fait des gaz à effet de serre (c’est bien connu : on vit sous cloche. Pfff.).

Ouais, bon, on va pas s’cacher non plus, y a bien des petits chan­ge­ments ici ou là, un peu plus ou moins de pluie, des coups de vent par­fois, de la glace qui fond. Mais ça a tou­jours chan­gé le cli­mat, non ? La preuve, y’a des moments où on s’est bien caillé les miches. D’autres où on a sévère sué. Et, nous, on est encore là.

C’est qu’on s’est tou­jours a‑dap-té, voyez-vous. Et y’a qu’à conti­nuer comme ça.

C’est pas com­pli­qué à com­prendre. D’abord, tout le monde en a ras la cas­quette de faire des trucs « sobres », que sinon ça va être l’apocalypse. On veut vivre, nous, pas être punis tous les jours par des éco­lo­gistes qui vapo­risent du neurone.

D’ailleurs, on voit bien que la Rai­son est reve­nue : on a arrê­té de se mar­ty­ri­ser à cause du GIEC, leurs émis­sions de gaz, là, ben, un peu par­tout elles aug­mentent. C’est le signe qu’on s’est mis d’accord : on va pas tout arrê­ter sous pré­texte que c’est le cibou­lot de quelques pro­fes­seur Nim­bus qui est vic­time d’un réchauf­fe­ment indu. La pre­mière mesure à prendre c’est de les refroi­dir : on leur coupe le cré­dit, paf, tais-toi un peu. Quelle paix.

Main­te­nant, on n’est pas plus cons non plus que nos pré­dé­ces­seurs, on va s’adapter, ça oui. L’affaire est enten­due, y’a qu’à lire les jour­naux et regar­der la TV : le temps se dérègle, c’est comme ça, c’est par­fois un peu triste, mais on va arran­ger le machin. Le pro­blème de l’eau, juste par exemple, y’a qu’à construire des digues ici, faire des bas­sins de réten­tion là et des­sa­ler l’eau de mer, hop, c’est réglé. Quand je dis « hop », c’est pas que j’oublie que ça va faire tour­ner l’économie. Parce que les chan­tiers qui s’annoncent sont plu­tôt genre maousse. Des ingé­nieurs — c’est des cher­cheurs mais qui trouvent, des machines tout plein et des emplois à gogo, des inves­tis­se­ments ren­tables et éthiques (tout ça c’est pour le bien de l’humanité, non ?) : « It’s the eco­no­my, stupid ! ».

On ren­verse la table : plu­tôt que de pleur­ni­cher sur l’un ou l’autre dégât, inévi­table, on répare, et en mieux : on ana­lyse pour adap­ter les recons­truc­tions aux éven­tuels coups de chaud, coups de froid et autres tem­pêtes, que ça tienne le coup mieux que ces misé­rables cahutes qui s’envolent au pre­mier coup de vent. Tout le monde y gagne.

Ou presque. Faut pas pen­ser que j’suis pas humain. J’vois bien qu’y a de temps en temps quelques per­sonnes qui y res­tent. Mais, pas­sée l’émotion, on s’dit que c’est la Rai­son même qui est à l’œuvre. S’adapter c’est aus­si voir loin et admettre que seuls les plus forts s’en sortent pour nous faire demain une huma­ni­té adap­tée. Mal­thus, un éco­no­miste du 18 et 19e siècle et qui pou­vait pas avoir tort (c’était un prêtre) l’avait déjà bien com­pris : il faut lais­ser faire la loi de la nature. Res­te­ront les plus adaptés.

Éco­no­mie à plein régime, confort pour tous et huma­ni­té revi­ta­li­sée : j’vous l’dis, l’adaptation, c’est l’avenir.