A Blind Legend

A Blind Legend pro­pose une aven­ture de fan­ta­sy médié­vale assez clas­sique d’un père guer­rier et de sa fille par­cou­rant des régions hos­tiles pour retrou­ver leur compagne/mère… à la dif­fé­rence que le père en ques­tion est aveugle. Ce jeu a été réa­li­sé par Dowi­no, un stu­dio fran­çais au sta­tut de SCOP (Socié­té Coopé­ra­tive et Par­ti­ci­pa­tive), avec le sou­tien de Radio France et d’une cam­pagne de finan­ce­ment col­la­bo­ra­tif ain­si que la col­la­bo­ra­tion de plu­sieurs asso­cia­tions. Il se veut autant un jeu acces­sible aux per­sonnes mal­voyantes qu’un outil de sen­si­bi­li­sa­tion. Il offre pour cela un moment ludique, qui était inédit à l’époque de sa sor­tie, fon­dée sur le son binau­ral (une tech­nique de spa­tia­li­sa­tion du son) et des inter­ac­tions simples sans images pour agir dans son uni­vers. Si le jeu n’est pas exempt de défauts et que l’expérience peut par­fois s’avérer frus­trante en n’offrant pas tou­jours la satis­fac­tion propre aux jeux vidéo, A Blind Legend marque un moment impor­tant de l’histoire du média sur les ques­tions de l’inclusion et de l’accessibilité. Véri­table pion­nier à une époque où l’industrie vidéo­lu­dique inclut peu les joueurs et joueuses por­teurs de han­di­caps (15 % de la popu­la­tion euro­péenne), le titre de Dowi­no a beau­coup par­ti­ci­pé à ame­ner ces ques­tions dans le débat public. En pous­sant à réflé­chir à ce que signi­fie aus­si la frus­tra­tion d’y jouer, A Blind Legend inter­roge sur la place du plai­sir dans le jeu vidéo (sa pré­sence est-elle indis­pen­sable ?) et sur­tout sur une cer­taine expé­rience d’une forme de han­di­cap dans une pro­po­si­tion ludique fina­le­ment assez radicale.

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