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En 2003, à Jérusalem, mourrait Benny Lévy, né 58 ans plus tôt dans une famille juive du Caire. En 1957, à l’issue de la crise de Suez, c’est l’exil. Benny se retrouve à Bruxelles, étudie à l’Athénée d’Ixelles. Puis à Louis Legrand à Paris. Il rejoint les étudiants communistes de l’École Normale. Autour de Louis Althusser. La révolution culturelle chinoise éclate. Les maos se séparent des « révisionnistes ». Benny Lévy sera l’un des dirigeants de l’Union des Communistes Marxistes léninistes avant de devenir Pierre Victor, le chef de la Gauche Prolétarienne. Un journal, La Cause du Peuple, qui deviendra Libé. Et des militants qui sont restés dans l’histoire de la pensée 68 : Linhardt, Broyelle, Milner, Miller, Rollin, Geismar, Lardreau, Jambet, July, Le Dantec, Lebris… Histoire fulgurante. En 1972 déjà, rupture, après l’attentat palestinien aux Jeux olympiques de Munich. Les ouvriers immigrés de la GP sont pour tandis que les intellectuels dénoncent un acte antisémite. Et un an plus tard, l’extraordinaire expérience des ouvriers de Lip vient bouleverser tous les schémas de la stratégie révolutionnaire. Benny dissout la GP, devient le secrétaire de Sartre. Ensemble, ils reprennent à zéro une pensée de gauche qui fait scandale. Et en même temps, c’est le retour à l’étude des textes du judaïsme. Benny commence, avec sa femme Léo, le long chemin qui les mènera à Jérusalem. Et c’est Léo qui raconte. Compagne d’une vie, et quelle vie ! Benny Lévy, militant et philosophe, qui aura réalisé l’accord entre vécu et pensée avec une rare radicalité. Et tenté une des expériences les plus audacieuses de sortie du gauchisme révolutionnaire dont il avait été une des figures majeures.
Michel GheudeÀ la vie
Léo Lévy
Verdier, 2013