Après la pluie

Le docu­men­taire de Quen­tin Noir­fa­lisse et Jéré­my Parotte revient sur l’une des pires inon­da­tions que la Bel­gique ait connues. Une inon­da­tion qui a rava­gé plu­sieurs villes et vil­lages en juillet 2021, cau­sé la mort directe de 41 per­sonnes, engen­dré des dizaines de mil­liers de sinistré·es et géné­ré deux mil­liards d’euros de dégâts. Durant trois ans, les deux réa­li­sa­teurs ont sui­vi plu­sieurs habitant·es des com­munes de Ver­viers, Pepins­ter et Trooz ain­si que les urba­nistes char­gés des chan­ge­ments à appor­ter à la région. En refu­sant tout regard sur­plom­bant et en don­nant à voir la réa­li­té des per­sonnes qui vivent avec les séquelles de cette catas­trophe, le docu­men­taire en ana­lyse les causes et les consé­quences sociales, éco­lo­giques et sur­tout humaines. Après la pluie décrit les sen­ti­ments d’a­ban­don et d’in­jus­tice des classes popu­laires, les plus tou­chées par l’évènement, ain­si que leur lutte avec les assu­rances rétives à les rem­bour­ser et les entre­pre­neurs véreux. Le film montre aus­si le tra­vail des équipes res­pon­sables du plan d’a­mé­na­ge­ment du ter­ri­toire, leur volon­té de pen­ser glo­ba­le­ment et col­lec­ti­ve­ment leur réflexion, leur ten­ta­tive d’y asso­cier les habitant·es. Et dresse l’amer constat, trois ans plus tard, de vic­times qui semblent oubliées. À l’image d’un débat public belge où les ques­tions éco­lo­giques peinent à infu­ser ain­si que d’un per­son­nel poli­tique qui appa­rait peu inves­ti et concer­né par les consé­quences de cette catas­trophe. Un film pour créer, selon les mots des auteurs, « une réflexion uni­ver­selle sur le besoin d’allier tran­si­tion éco­lo­gique et jus­tice sociale ». Fin du mois et fin du monde ne s’op­posent pas, elles sont pro­fon­dé­ment liées. Toute solu­tion future pas­se­ra par la coor­di­na­tion de celles et ceux qui portent ces sujets.

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