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Ken Loach livre dans cet entretien approfondi sa vision du cinéma social et de son rôle dans la société. Le livre constitue un véritable mode d’emploi de la construction d’un film social. « Social » à bien des égards. Non seulement dans le thème qu’il traite, des situations de précarité (et leurs mécanismes), des récits de luttes politiques, des manifestations ouvrières aux combats pour l’indépendance de l’Irlande. Social aussi de par sa destination. Un film social a pour visée d’« agiter, éduquer, organiser. » A la fois concurrencer les récits que les dominants réalisent de l’histoire et de la société et permettre le changement social par l’éducation permanente. Social enfin dans la conception elle-même du film. Cela commence par la juste rétribution des travailleurs qui participent à sa fabrication, de bonnes conditions de travail, la reconnaissance de l’apport de chacun au travail dans le cadre d’un budget serré et plutôt faible en regard des budgets cinématographiques habituels. Une plongée dans les coulisses de celui qui est passé maître dans l’art de mettre en scène notre univers social afin de réaliser la critique des ravages du néolibéralisme, notamment dans ses déclinaisons britanniques, thatchérisme puis blairisme.
Aurélien BerthierDéfier le récit des puissants
Ken Loach, entretien avec Frank Barat
Indigène éditions, 2014