Democratic Socialism Simulator

Demo­cra­tic Socia­lism Simu­la­tor (DSS) décrit sous la forme d’un jeu vidéo à quoi res­sem­ble­rait le man­dat du pre­mier pré­sident socia­liste des États-Unis. Il reprend pour cela les méca­nismes du jeu Rei­gns soit l’interface de Tin­der pour prendre des déci­sions poli­tiques : glis­sez l’image à droite si vous êtes d’accord avec ce que pro­pose votre conseiller, à gauche si vous ne sou­hai­tez pas appli­quer sa mesure. Si le joueur demeure libre de ses déci­sions, DSS cadre le dérou­lé du jeu avec l’obligation de gagner les élec­tions de mi-man­dat et de se faire réélire pour conti­nuer à jouer. Le tout en conser­vant un bud­get équi­li­bré, en ren­for­çant la socié­té civile et en dimi­nuant radi­ca­le­ment les émis­sions de pol­lu­tion… On le com­prend, gérer ces contraintes et gagner s’avère dif­fi­cile tant les rap­ports de force, la vio­lence des médias conser­va­teurs ou cen­tristes et la nature du débat public amé­ri­cain pèsent en défa­veur d’une poli­tique pro­gres­siste. Même si taxer les super-riches ou rendre les études supé­rieures gra­tuites pro­curent un plai­sir enivrant en cette période morose… Publié en février 2020, pen­dant les pri­maires du par­ti démo­crate, DSS vise à ima­gi­ner une pré­si­dence de Ber­nie San­ders ou d’un·e autre élu·e socia­liste. Sa récep­tion cri­tique a sur­tout insis­té sur le sens poli­tique de ses méca­nismes de jeu et ses limites. Le titre s’amuse d’ailleurs régu­liè­re­ment avec humour de ces der­nières, notam­ment pour déve­lop­per son pro­pos prin­ci­pal. À savoir : gagner les élec­tions ne suf­fi­ra pas à chan­ger un sys­tème pro­fon­dé­ment inéga­li­taire, la pos­si­bi­li­té de chan­ge­ment rési­de­ra plu­tôt dans l’issue des conflits qui s’ensuivront et des rap­ports de force qu’il fau­dra dès lors créer. À nous de nous y préparer.

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