
Connaissez-vous Casey, Jenny Alpha, Françoise Ega ou encore Claudette Cauvin ? Que vous répondiez ou non par la négative, ce livre vous apprendra beaucoup. Puissamment préfacé par la comédienne française engagée Aïssa Maïga, cet ouvrage de la politologue Audrey Célestine répond à une double nécessité. D’une part, mettre en lumière le destin et le combat de femmes, célèbres ou oubliées, qui ont combattu pour leur liberté et celle de leurs sœurs. D’autre part, permettre à de jeunes femmes de trouver des figures d’identification positive, dans un paysage militant, politique ou médiatique encore beaucoup trop monochrome. Le livre est ainsi composé d’une soixantaine de portraits de femmes afrodescendantes, présentées chronologiquement suivant quatre périodes thématiques : « Vivre libres » (fin 19e siècle-1960), Clamer « black is beautiful » (1960 – 1980), « Donner de la voix » (1980 – 2000) et enfin « Assignées… no more ! » (Années 2000 -…). Ce recueil de textes courts frappe, percute et donne à voir des vies d’engagement dont le dénominateur commun est la détermination mais aussi la force de ces femmes, qui se sont extraites de leur double assignation. Des femmes d’hier et d’aujourd’hui ; d’ici et d’ailleurs qui nous impressionnent par leur détermination à rester debout, contre vents et marées. Des femmes scientifiques, politiques, artistes, auteures, ou anonymes, mais toutes combattantes. Un livre qui donne assurément envie d’en savoir plus sur elles. Et qui met crûment en lumière les amnésies de la transmission mainstream de l’histoire, pourtant portée aussi par les combats, les engagements, les créations ou les découvertes scientifiques de femmes trop souvent effacées des récits.
Barbara MourinDes vies de combat. Femmes, noires et libres
Audrey Célestine
L’iconoclaste, 2020