Désenchantées

TW, Trig­ger War­ning ou trau­ma­ver­tis­se­ment en bon fran­çais, s’il n’y avait qu’un terme à poser avant de se plon­ger dans l’incroyable enquête jour­na­lis­tique d’Audrey Van­bra­bant et Marine Guiet, ce serait celui-là. On pour­rait l’imaginer créé pour ce pod­cast d’investigation qu’ont éla­bo­ré les deux jour­na­listes indé­pen­dantes. Elles ont tra­vaillé durant plus d’un an autour de la prise en charge des per­sonnes vic­times de viols et d’agressions sexuelles en milieu fes­tif. TW, bien sûr, lorsqu’elles donnent la parole à ces per­sonnes dont la vie a bas­cu­lé après une soi­rée dans un quar­tier estu­dian­tin. TW encore lorsqu’il est ques­tion des agres­seurs ou encore du par­cours de ces vic­times lorsqu’elles envi­sagent de por­ter plainte. Loin de por­ter une accu­sa­tion à charge à l’égard d’un sys­tème d’accueil peu adap­té mal­gré les bonnes volon­tés qui œuvrent en son sein, les deux jour­na­listes mettent en avant des défaillances et des man­que­ments qui ne viennent qu’ajouter des épreuves à des per­sonnes déjà abi­mées. Nous devons bien avouer qu’il nous fut impos­sible d’écouter cette enquête d’un trait tant elle est éprou­vante. Reste qu’elle n’en demeure pas moins essen­tielle et repré­sen­ta­tive de ce qu’est le véri­table jour­na­lisme d’enquête dont on peine par­fois aujourd’hui à trou­ver trace dans un monde média­tique où la « quête du clic » fait par­fois office de maitre-mot. Et de saluer les deux jour­na­listes qui n’ont pas dû sor­tir indemnes de cette année d’enquête en les remer­ciant pour ce pod­cast d’utilité publique avant d’émettre le sou­hait qu’il soit écou­té en haut lieu pour que les per­sonnes en charge envi­sagent de prendre à bras le corps cette ques­tion de l’accueil de toutes les vic­times de vio­lences sexuelles.

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