Droits de la nature & féminisme

Fidèles à leurs enga­ge­ments éco­fé­mi­nistes, Sophie Char­lier et Clau­dine Drion nous livrent de nou­velles clés de com­pré­hen­sion afin de mieux prendre soin du monde. Dans cet ouvrage construit sur base d’une recherche-action, elles pro­posent des apports théo­riques et des ini­tia­tives trans­for­ma­trices fon­dées sur les témoi­gnages de leurs nom­breuses par­te­naires des Suds. C’est ain­si qu’elles nous emmènent au Séné­gal et en Répu­blique Démo­cra­tique du Congo pour évo­quer l’extractivisme et le droit des femmes ou encore en Gui­née Cona­kry pour évo­quer les droits des femmes et de la nature dans l’exploitation de la pêche. En fil rouge, le paral­lèle qu’elles tirent entre exploi­ta­tion des femmes et exploi­ta­tion de la nature. Si la ques­tion des droits des femmes prend de plus en plus de place au sein de nos socié­tés, celle des enjeux liés à la recon­nais­sance du droit de la nature tarde à per­cer, même si les lignes bougent. La Bel­gique a notam­ment récem­ment ins­crit le crime d’écocide, pour « crime contre la nature » dans son Code pénal. Mais fau­drait-il recon­naitre la nature comme per­son­na­li­té juri­dique afin de pou­voir mieux la pro­té­ger ? De plus en plus d’affaires liées aux droits de la nature, et aux consé­quences de leurs non-res­pects sur le vivant, humain et non-humain, sont aujourd’hui por­tées devant les tri­bu­naux. Mais est-ce la solu­tion ? Quelles sont les limites de cette recon­nais­sance ? En lais­sant la parole aux pre­mières concer­nées, Clau­dine Drion et Sophie Char­lier ouvrent de nou­veaux pos­sibles en affir­mant que c’est grâce à ce qui se passe sur le ter­rain que l’on peut faire avan­cer les reven­di­ca­tions. Et ce n’est pas un hasard si ce sont les femmes qui sont au pre­mier plan de cette lutte. Comme le pointe la juriste Marine Cal­met, invi­tée à contri­buer à ce riche plai­doyer, l’histoire a bana­li­sé l’exploitation du corps des femmes et de la terre. Ain­si, ce sont elles qui sont les mieux pla­cées pour com­prendre com­bien la pré­ser­va­tion de notre milieu de vie est la condi­tion du bien-être humain dans une conver­gence des luttes pour le meilleur.

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