Au travers de toutes ses contributions, Écopsychologie – Le soin de l’âme et de la terre interroge comment et pourquoi la psychologie en est venue à se détacher autant du réel. De l’anthropologie au chamanisme en passant par les écoféminismes, les auteurices retissent des liens entre vie intérieure et monde extérieur, entre ce que l’on dit personnel et le planétaire. L’humain a, au fil des siècles, acquis une maîtrise sur le monde qui a fini par le détacher de sa nature, de la nature, engendrant un mal-être que le monde médical tend aujourd’hui à prendre en charge de manière isolée, voire individualiste. L’écopsychologie constitue une tentative de restaurer cette union entre le moi intime et son milieu. Cela peut paraitre trivial, mais depuis des siècles, l’humain exploite, abime, creuse, fore, transforme la planète sans égard. Or, l’écopsychologie s’engage justement « à appréhender les personnes en tant qu’acteurs et actrices sur la scène planétaire qui façonnent le système biosphérique et sont façonnées par lui ». Aujourd’hui, notre planète est au plus mal et nous, êtres humains, en portons la responsabilité. Si l’on accepte le postulat que l’humain est nature, il n’est pas idiot d’imaginer qu’il aille mal dès lors qu’elle va mal. Et l’essor croissant des nouvelles technologies et du technosolutionnisme n’est que la pointe de l’iceberg des lignes de fuite que nous adoptons plutôt que d’affronter ce qui est. L’humain ne vit plus en harmonie avec la nature depuis des centaines d’années. Or, s’il changeait de posture vis-à-vis de son environnement, il pourrait prendre davantage soin de lui, individuellement et collectivement. Loin de tout essentialisme, les différent·es contributeurices apportent de nombreuses pistes de réflexion en affirmant qu’il ne peut y avoir de santé mentale sans relation saine avec le monde.
July RobertÉcopsychologie - Le soin de l’âme et de la terre
Theodore Roszak, Allen Kanner, Mary Gomes
Wildproject, 2023