Le cheval de bataille du Zetkin Collective ? Le lien entre l’accentuation de la crise écologique et la montée de l’extrême-droite par une analyse détaillée des programmes de multiples partis politiques. Grâce à un long travail d’enquête, iels mettent en lumière le rôle historique qu’ont joué les politiques fascistes dans le développement des énergies fossiles. On apprend, notamment, qu’une dimension raciale a été abondamment utilisée pour favoriser leur essor et leur promotion. Les auteur·rices mettent en avant le lien entre blanchité et hydrocarbures sur base d’arguments abondamment étayés. Il s’ensuit un vaste travail d’analyse de la situation actuelle dans le monde occidental et de l’accaparement de certaines théories climatiques par l’extrême-droite. Dès le moment où les théories négationnistes, longtemps prônées par les fascistes, ne sont plus crédibles et le déni plus tenable, ces dernier·ères se sont attelé·es à se réapproprier les thématiques écologiques en y incluant leurs valeurs intrinsèques que sont la nation et le repli sur soi. Ainsi s’est développée une écologie patriotique, que l’on peut également appeler nationalisme vert, où la protection de la nature passe par celle de la nation blanche. À la lecture de cet ouvrage, nous apprenons que de tous temps, les idéologies racistes se sont construites sur une soi-disant supériorité occidentale basée sur les innovations technologiques. C’est sur ce fond idéologique que surfent aujourd’hui les extrêmes-droites pour se réapproprier un discours climatique en faisant de leur lutte contre l’immigration un acte écologique dans la mesure où il faudrait pouvoir contrôler son territoire pour en prendre soin. Ou quand l’arrêt du déni de la crise écologique provoque et engendre les arguments pour fortifier les frontières.
July RobertFascisme fossile - L'extrême droite, l'énergie, le climat
Zetkin Collective
La Fabrique, 2020