
En 1999 paraissait chez l’Esprit frappeur un texte revigorant intitulé Le sexocide des sorcières. Son autrice : une certaine Françoise d’Eaubonne qui, en cette fin de siècle il faut bien l’avouer, avait un peu disparu des radars. Les années passant, on assista au retour des luttes féministes à l’avant-scène et l’on redécouvrit, grâce à des éditeurs et éditrices éclairées, des personnalités formidables qui ont incarné, depuis la Seconde guerre en gros, toute la vigueur du combat des femmes. Françoise d’Eaubonne est de celles-là, éternelle révoltée contre l’ordre patriarcal et militante de causes nombreuses, de la décolonisation à la menace nucléaire. Avec L’amazone verte, Elise Thiébaut va bien au-delà de la simple biographie. Il s’agit clairement ici d’une « confrontation » à la fois fascinée et critique avec cette écrivaine et essayiste disparue en 2005. D’Eaubonne avait fait de son existence un combat permanent, soutenu par un besoin d’écriture quotidien ; d’où une œuvre protéiforme (en cours de réédition !) qui a notamment posé les fondements de l’écoféminisme. Outre ce livre, il faut donc relire en priorité Le féminisme ou la mort, reparu en 2020 au Passager clandestin.
Denis DargentL’amazone verte
Le roman de Françoise d’Eaubonne
Elise Thiébaut
Charleston, 2021