Le complexe d’Orphée

Jean-Claude Michéa

Jean-Claude Michéa a la répu­ta­tion d’être un pen­seur inclas­sable. L’intérêt pre­mier de ses ana­lyses, c’est la sor­tie du cadre conve­nu du poli­ti­que­ment cor­rect de gauche comme de droite. De « Impasse Adam Smith » à « L’empire du moindre mal », en pas­sant par ses réfé­rences à Orwell ou à l’enseignement, char­gé de dif­fu­ser l’ignorance deman­dée par le capi­ta­lisme, ce phi­lo­sophe de Mont­pel­lier démonte à la fois le libé­ra­lisme cultu­rel de la gauche, le libé­ra­lisme éco­no­mique de la droite et les impasses du rêve com­mu­niste. Dans ce der­nier essai, il fait l’éloge du rétro­vi­seur, loue le regard en arrière, la conti­nua­tion his­to­rique, la chaîne infi­nie des ascendances.

Il com­bat le sen­tier escar­pé du Pro­grès en nous invi­tant à bri­ser le tabou du « c’était par­fois mieux avant » sans se lais­ser enfer­mer dans une atti­tude réac­tion­naire et popu­liste. Une charge brillante contre l’anthropologie noire du capi­ta­lisme (« L’homme est un égoïste par nature ») repris en chœur aujourd’hui par le social-libé­ra­lisme ultradominant.

Jean Cornil

Le complexe d'Orphée
La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès
Jean-Claude Michéa
Climats, 2011

Autres Popcorns "Lecture"