Dans ce petit opus, Jérôme Jamin ausculte les formes prises par le populisme aux États-Unis au cours des 19e et 20e siècles afin de tirer des enseignements sur le déferlement de ce phénomène en Europe aujourd’hui. Il le fait de manière prudente et nuancée en insistant sur le fait que s’il est sincère, le populisme peut simplement dénoncer un déficit de représentation et il indique notamment que certaines techniques de démocratie directe utilisées dans certains états fédérés américains découlent directement de la force du mouvement populiste à la fin du 19e siècle. Loin d’être une menace, un populisme sincère pourrait donc revigorer la démocratie. L’objectif visé par Jérôme Jamin est de « dédramatiser le concept de populisme, lui retirer son étiquette disqualifiante et l’éloigner de son faux synonyme qu’est l’extrême droite ». Il y parvient amplement. Un constat perplexe et un regret toutefois : l’auteur parvient à parler du populisme sans jamais faire référence à Ernesto Laclau et à Chantal Mouffe et il évoque rapidement en conclusion l’hypothèse selon laquelle le populisme vise à abolir le temps en politique. Une hypothèse qui aurait mérité un plus large développement.
Olivier StarquitLe populisme aux États-Unis, un regard pour l’Europe
Jérôme Jamin
Libertés, j’écris ton nom, 2019