Contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre, ce livre est bien traduit en français. Si vous ne l’avez pas lu, en revanche, courez le chercher, car, comme on me l’a dit en me le donnant : « c’est un roman que j’aimerais ne pas avoir encore lu ». Sur la toile de fond d’une Amérique reculée, on entre dans la vie d’un père et de sa fille, en explorant par les yeux de l’adolescente les ravages d’un père violent, survivaliste et monstrueux. D’un côté, la violence du père semble la réponse à la violence de la société et d’autre part, la langue luxuriante du livre, autant que la nature riche et précise, bien vivante, font écho à la force et à l’espoir que représente Julia pour l’avenir. Dans tous les cas, les portes d’entrée à ce roman sont multiples — du parcours initiatique à la toute-puissance du monde naturel, de la violence familiale à la quête de sens sociétal… – et si riches, qu’on ne peut s’empêcher de dévorer ce livre.
Anne-Lise CydzikMy absolute darling
Gabriel Tallent
Gallmeister, 2018