
Nature… Un mot, une idée, un concept, mais surtout une réalité que le philosophe et auteur Baptiste Lanaspeze qualifie de « vaste société de sociétés ». Notre société contemporaine est, à ses yeux, une curiosité anthropologique en ce qu’elle s’est construite en opposition à la nature, mais surtout qu’elle la pense morte et manipulable à merci. C’est pour déconstruire ce fondement et poser les bases d’une nouvelle vision qu’il s’est emparé du mot « Nature » pour la jolie collection Le mot est faible chez Anamosa et nous donner les bases de ce que pourrait être un monde reconnecté au vivant. Touché par les penseuses écoféministes et les personnes proches des terrains de lutte, poussé par les pensées décoloniales, l’auteur dénonce la guerre menée par l’homme blanc contre la nature : « Une société de gens malades ne pourra pas prendre soin de la vie sur Terre ; et on ne pourra pas être en bonne santé au sein d’une Terre où la vie se dégrade ». Loin d’être un récit pessimiste, il invite à renverser le paradigme qui nous pousse, aujourd’hui, à nous détruire nous-même en détruisant les membres de notre propre communauté. Il s’agirait, maintenant, de retrouver en nous l’amour spontané des autres vivants pour redevenir des membres décents des sociétés terrestres. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, de faire vivre les pensées de l’écologie au sein desquelles l’être humain est en coprésence avec d’autres animaux et où il lui faut reprendre une pratique de naturaliste pour faire société.
July RobertNature
Baptiste Lanaspeze
Anamosa, 2022