Nous sommes tous des minorités

Juliette Speranza,

Les mino­ri­tés n’ont de cesse d’être exclues, relé­guées, pla­cées à la marge de notre socié­té hété­ro­pa­triar­cale, vali­diste, sexiste, raciste, trans­phobe, capi­ta­liste, et on en passe ! Les per­sonnes sexi­sées, dans la pré­ca­ri­té, non-blanches, grosses ou atteintes d’un han­di­cap peinent à s’inscrire dans le monde tel qu’il est. Tra­vail, loi­sir, vie pri­vée ou sexuelle, tout est un com­bat quo­ti­dien pour cel­leux qui n’intègrent pas les normes socié­tales telles qu’elles nous sont impo­sées. Et pour­tant, Nous sommes tous des mino­ri­tés. En tout cas, c’est le par­ti pris de la doc­teure en phi­lo­so­phie Juliette Spe­ran­za dans cet ouvrage. Elle y donne la parole à dix témoins qui par­tagent leurs vécus expé­rien­tiels sans fard et sur­tout, sans pathos. Car toustes, chacun·e, nous sommes ou pour­rions être considéré·es comme lae mino­ri­taire d’un·e autre. Ain­si qu’elle l’affirme, les mino­ri­tés ne sont pas des « autres » et la cris­pa­tion anti­mi­no­ri­taire revient en quelque sort à se haïr soi-même. « La condi­tion mino­ri­taire n’est pas ins­crite dans l’ADN d’un indi­vi­du noir, gay, autiste ou musul­man. Elle résulte d’une orga­ni­sa­tion sociale qui hié­rar­chise les vies selon des cri­tères arbi­traires » explique-t-elle. Entre récits de vie et textes phi­lo­so­phiques, cette com­pi­la­tion vient sur­tout poser une ques­tion essen­tielle : à qui pro­fite le silence des per­sonnes mino­ri­taires ou, devrions-nous plu­tôt dire, minorisées ?

July Robert

Nous sommes tous des minorités
Juliette Speranza,
Faubourg, 2025

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