Pop fascisme

Com­ment le fas­cisme jadis rin­gard a‑t-il réus­si à rede­ve­nir ten­dance auprès des jeunes ? Deux jour­na­listes spé­cia­li­sés dans l’étude des extrême droites, Pierre Plot­tu et Maxime Macé, explorent dans Pop fas­cisme la manière dont les mots tels que « grand rem­pla­ce­ment », « immi­gra­tion­nisme » ou « bataille de civi­li­sa­tion ont peu à peu enva­hi réseaux sociaux mais aus­si les pla­teaux des talk-shows. Deux uni­vers qui s’appuient l’un sur l’autre pour se ren­for­cer. Com­ment s’est construit cet éco­sys­tème effi­cace que d’aucuns nomment la « facho­sphère » ? Quel est le rôle d’un mil­liar­daire chré­tien réac­tion­naire, à la tête d’un empire média­tique, et « lit­té­ra­le­ment en croi­sade » pour la défense de la « civi­li­sa­tion judéo-chré­tienne » ? Pop fas­cisme aus­culte l’extrême-droitisation des esprits qui infiltre l’époque et se déroule grâce à l’utilisation des codes de la culture popu­laire en ligne. La recette de ces tru­blions est simple : jouer sur « l’humour », le « life­style » ou encore sur un voca­bu­laire bien par­ti­cu­lier qui per­met de pou­voir expri­mer (presque) sans consé­quence leur racisme, anti­sé­mi­tisme ou encore miso­gy­nie décom­plexée. Ils suivent en cela la tech­nique du dog whistle (sif­flet à chien). C’est-à-dire l’usage d’un lan­gage codé per­met­tant d’éviter les condam­na­tions, à des­ti­na­tion d’un public raciste qui sau­ra le com­prendre. Une recette à suc­cès puisque ces fas­cistes, deve­nus bran­chés, imposent leurs cadres du débat à un pays entier et par­ti­cipent à créer para­noïas et inquié­tudes loin de la réa­li­té mais pas sans effet sur les résul­tats élec­to­raux. Pop fas­cisme est donc par­fait pour « éclaire le vam­pire ». Il est truf­fé d’exemples, d’analyses et de sources pour com­prendre les dyna­miques de cette extrême droite se la jouant simple et sty­lée, et s’outiller afin de pou­voir décor­ti­quer ce qui se cache der­rière leurs dis­cours fun.

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