Avec Aye Nako, on fait un petit voyage dans le temps, pas si loin, 20 ou 25 ans en arrière puisque leur son est très grungy (Nirvana, Juliana Hatfield, Mudhoney, Sonic Youth…) ou riot grrrl (Bikini Kill ou Huggy Bear). Mais en même temps, les paroles et discours de ce jeune groupe de Brooklyn sont totalement de notre temps. Ils revendiquent leurs identités sexuelles et raciales multiples et mettent en scène leur multi-genrisme, relayent les luttes LGBT, anti-racistes, et anticapitalistes dans la tradition du punk cérébral. En somme, leur musique est une sorte de bande-son de l’intersectionnalité, ce concept politique désignant le fait de subir simultanément plusieurs formes de domination et discrimination (racisme, homophobie, sexisme…) à combattre dans le même temps et aux endroits où elles se croisent. Comme souvent avec les groupes d’aujourd’hui, on peut tout écouter en ligne gratos ici.
Aurélien BerthierAye Nako
Silver haze
Don Giovanni Records, 2017
ayenako.org