Partir, rester ou dépasser ?

L’associatif militant face à la fascisation des réseaux sociaux

Illustration : Matthieu Ossona de Mendez

Si l’associatif a tou­jours entre­te­nu un rap­port ambi­va­lent avec les réseaux sociaux, leur radi­ca­li­sa­tion vers l’extrême droite sous l’influence de leurs diri­geants pose plus que jamais la ques­tion de l’investissement de ces pla­te­formes. Pre­nant acte de ce chan­ge­ment, nombre de jour­naux, d’associations, de poli­tiques, de col­lec­ti­vi­tés… ont déjà déci­dé de quit­ter X/Twitter et se posent la ques­tion pour Face­book. Alors, par­tir ou res­ter ? Et au-delà, com­ment modi­fier nos pos­si­bi­li­tés d’échanger numé­ri­que­ment ? Retour sur les enjeux de cette ques­tion et les argu­ments qui nour­rissent ce débat.

En 2023, un col­lec­tif fran­çais a lan­cé la pla­te­forme Hel­lo­Quit­teX afin d’encourager et de faci­li­ter le départ de X/Twitter vers Mas­to­don et Blues­ky, deux autres réseaux sociaux. Suite à la vic­toire de Donald Trump à l’élection pré­si­den­tielle de 2024 au terme d’une cam­pagne mar­quée par le men­songe et la vio­lence ver­bale, le col­lec­tif a lan­cé un appel à réa­li­ser un trans­fert de compte avant le 20 jan­vier 2025, date de l’investiture pré­si­den­tielle. L’initiative a lar­ge­ment dépas­sé les fron­tières hexa­go­nales et ren­con­tré un cer­tain suc­cès auprès des figures pro­gres­sistes. Mais elle a sur­tout pla­cé dans l’espace public la ques­tion de res­ter ou pas sur des pla­te­formes doré­na­vant ouver­te­ment poli­ti­sées à l’extrême droite.

Une ques­tion par­ti­cu­liè­re­ment aiguë pour l’associatif par­tout dans le monde et en Bel­gique. L’associatif belge est struc­tu­rel­le­ment por­teur d’une vision pro­gres­siste et huma­niste, enga­gé de longue date dans la construc­tion d’un modèle de socié­té à l’opposé des valeurs défen­dues aujourd’hui par les patrons des réseaux sociaux.

Des réticences anciennes

L’associatif belge exprime des réti­cences anciennes et bien connues par rap­port aux réseaux sociaux. Comme la cri­tique du fait de « nour­rir la bête » en ali­men­tant des socié­tés pri­vées capi­ta­listes friandes d’optimisation et d’évasion fis­cales. Ou le constat d’un débat de faible qua­li­té sur ces espaces qui favo­risent une com­mu­ni­ca­tion spec­ta­cu­laire, une expres­sion cen­trée sur l’individu voire la pro­mo­tion de soi, des échanges acri­mo­nieux encou­ra­geant l’opposition et le conflit plu­tôt que la recherche d’un com­mun, une déva­lo­ri­sa­tion des faits par rap­port aux opi­nions. Bref, une ago­ra à l’inverse de celle vou­lue par les divers cou­rants progressistes.

Des carac­té­ris­tiques struc­tu­relles propres à l’associatif expliquent aus­si les réti­cences du sec­teur par rap­port aux réseaux sociaux. Comme des com­pé­tences com­mu­ni­ca­tion­nelles sur­tout déve­lop­pées pour les médias tra­di­tion­nels, une méfiance par rap­port au numé­rique comme pro­jet néo­li­bé­ral et un manque de mai­trise des codes des réseaux sociaux orga­ni­sés autour du mème et du lol1.

Dans les faits, l’associatif est tou­te­fois pré­sent sur les réseaux sociaux, pré­sence résul­tant sou­vent de débats internes animés.

UN CADRE DÉGRADÉ

Si ces réti­cences sont légi­times et le ques­tion­ne­ment qu’elles portent mérite notre atten­tion, la situa­tion a chan­gé. Et ce chan­ge­ment nous invite à appro­fon­dir mais aus­si à repen­ser ce questionnement.

Inter­net, dans sa ver­sion grand public, s’est construit selon la doc­trine move fast and break things (avan­cer vite et cas­ser des trucs), une logique valo­ri­sant la dis­rup­tion vio­lente ins­pi­rée par l’économiste Joseph Schum­pe­ter, un conser­va­teur consi­dé­ré comme l’un des pères du néolibéralisme.

Pour les start-ups com­mer­ciales ayant inves­ti inter­net, il s’agit avant toute chose d’investir grâce au numé­rique un domaine pour y créer un mono­pole, le plus sou­vent au détri­ment des acteurs tra­di­tion­nels du sec­teur : Uber sup­plante les socié­tés de taxis, Spo­ti­fy les radios, Airbnb les hôtels, Net­flix les télé­vi­sions Comme les mar­chés finan­ciers assurent la tré­so­re­rie grâce à une valo­ri­sa­tion bour­sière fon­dée sur un dis­cours d’innovation, la recherche d’un modèle éco­no­mique et de la ren­ta­bi­li­té arrive une fois ce mono­pole éta­bli2.

Les réseaux sociaux ont sui­vi ce même modèle de déve­lop­pe­ment, y ajou­tant une archi­tec­ture fer­mée pour construire des éco­sys­tèmes clos dans une logique inverse à celle qui avait conduit à la créa­tion du web. Il s’agit dans un pre­mier temps d’augmenter rapi­de­ment le nombre d’utilisateur·ices attiré·es par une gra­tui­té appa­rente et une mul­ti­pli­ca­tion des ser­vices pro­po­sés. Puis, de moné­ti­ser ces cen­taines de mil­lions d’usager·es par un extrac­ti­visme de leurs don­nées, une forme d’espionnage sys­té­ma­ti­sé per­met­tant de dres­ser des pro­fils uti­li­sés pour leur dif­fu­ser de la publi­ci­té3. Enfin, faire payer les usages pro­fes­sion­nels, ini­tia­le­ment gra­tuits, de ces réseaux sociaux pour toutes les struc­tures inca­pables de se pri­ver des ser­vices de com­mu­ni­ca­tion et d’organisation de ces réseaux sociaux au public gigan­tesque ; une pro­blé­ma­tique que connait bien le sec­teur culturel.

Ces abus de posi­tion domi­nante à visée éco­no­mique, pour reprendre le vocable des dizaines de condam­na­tions qui se sont abat­tues sur les dif­fé­rents réseaux sociaux, sont bien docu­men­tés. Mais cela prend une autre dimen­sion lors que cette domi­na­tion se met à ser­vir une cer­taine poli­tique. L’engagement d’Elon Musk auprès de Donald Trump et la mise à dis­po­si­tion de X/Twitter au ser­vice de sa cam­pagne élec­to­rale avant son sou­tien réité­ré au par­ti alle­mand d’extrême-droite AFD et son salut nazi lors d’un ras­sem­ble­ment répu­bli­cain en jan­vier 2025, la par­ti­ci­pa­tion de Mark Zucker­berg à un pod­cast d’extrême droite où il a pro­fé­ré des pro­pos mas­cu­li­nistes avant de confir­mer l’abandon de la modé­ra­tion sur ses réseaux sociaux… On pour­rait encore ajou­ter l’importance du sou­tien du mil­liar­daire réac­tion­naire Peter Thiel, grand patron et inves­tis­seur de la tech amé­ri­caine, dans la pro­mo­tion de JD Vance comme can­di­dat vice-pré­sident auprès de Trump ou la faci­li­té avec laquelle les grandes entre­prises numé­riques ont renon­cé à leurs poli­tiques d’inclusion une fois l’élection pré­si­den­tielle pas­sée.

Tout cela indique non seule­ment une absence de neu­tra­li­té de réseaux sociaux deve­nus des pla­te­formes majeures d’information mais plus encore un sou­tien à des idées réac­tion­naires et d’extrême droite.

Dans ces condi­tions, la ques­tion de la pré­sence sur les réseaux sociaux et de leur inves­tis­se­ment se pose avec une acui­té encore plus forte.

REVUE DES ARGUMENTS

Ten­tons de répondre à cette ques­tion. Quelles sont les rai­sons d’investir les réseaux sociaux pour l’associatif ? Pour par­ta­ger ses idées, quitte à « faire de la com’ », et occu­per cette ago­ra nou­velle où s’est dépla­cé une bonne par­tie du débat public. Mais aus­si pour mobi­li­ser, fédé­rer, par­ti­ci­per ou orga­ni­ser les mou­ve­ments sociaux, les contes­ta­tions, les reven­di­ca­tions. Pour peser sur les cercles de déci­sion et sur les médias, sen­sibles aux réseaux sociaux depuis leur impor­tance dans l’élection de Barack Oba­ma en 2008, leur accom­pa­gne­ment des Prin­temps arabes de 2011, leur rôle dans les mas­sacres de Rohin­gyas en 2017, leur place dans la prise en compte (enfin !) du carac­tère sys­té­mique des vio­lences sexuelles avec notam­ment le mou­ve­ment #MeToo, leur uti­li­sa­tion pour struc­tu­rer le mou­ve­ment des Gilets jaunes en 2018, leur inves­tis­se­ment par les par­tis poli­tiques belges et en par­ti­cu­lier le Vlaams Belang, etc.

Mais ces rai­sons demeurent-elles encore valables dans la situa­tion actuelle ? Les partisan·es pro­gres­sistes d’un main­tien d’une acti­vi­té sur les réseaux sociaux, et en par­ti­cu­lier sur X/Twitter, défendent la néces­si­té d’une lutte dans l’espace public numé­rique, l’importance de ne pas lais­ser la parole aux seul·es néo­fas­cistes, l’utilité de conti­nuer à convaincre par le dia­logue, l’impact d’une parole de gauche sur tous les canaux contem­po­rains de com­mu­ni­ca­tion. Soit, som­mai­re­ment résu­mé, la thèse du com­bat pour l’hégémonie cultu­relle de Gramsci.

UNE DESTRUCTION DE L’ESPACE PUBLIC

Mais la ques­tion se pose-t-elle vrai­ment en ces termes ? D’une part, la mise à dis­po­si­tion par Musk et Zucker­berg de leur réseaux sociaux au ser­vice de par­tis poli­tiques d’extrême droite valide la cri­tique tra­di­tion­nelle de la gauche radi­cale sur la pro­prié­té des moyens de pro­duc­tion de l’information et de son impact sur l’organisation du débat public4.

D’autre part, comme le mon­traient les numé­ros 65 et 66 d’Agir par la culture dédiés aux enjeux poli­tiques du numé­rique, les biais et les orien­ta­tions volon­taires des algo­rithmes régis­sant ces réseaux modi­fient en pro­fon­deur la notion d’espace de débat public.

Une récente étude du Cen­ter for AI & Digi­tal Huma­nism montre à quel point X/Twitter a été uti­li­sé pour favo­ri­ser le par­ti d’extrême droite AFD lors des der­nières élec­tions légis­la­tives alle­mandes. Par sa per­mis­si­vi­té envers d’innombrables comptes fic­tifs ani­més par pro­grammes auto­ma­tiques et par l’orientation plus que pro­bable des algo­rithmes en faveur des thé­ma­tiques du par­ti néo-fas­ciste, X/Twitter a don­né une visi­bi­li­té à l’AFD équi­va­lente à celle de tous les autres par­tis poli­tiques alle­mands réunis. À tel point que l’enquête ouverte par la Com­mis­sion euro­péenne ce réseau va s’étendre à ces mani­pu­la­tions volon­taires d’élections.

Dans ces condi­tions, com­ment consi­dé­rer que le débat public est encore pos­sible, que les ver­tus de la publi­ci­té des échanges d’arguments peuvent encore se déployer afin d’éclairer un choix conscient des élec­teurs ? Com­ment croire, comme l’affirme l’ancien direc­teur de Human Rights Watch, que quit­ter X/Twitter est une erreur pour les pro­gres­sistes tant il res­te­rait un espace de dis­cus­sion impor­tant ? Com­ment ima­gi­ner que les paroles asso­cia­tives, défa­vo­ri­sées par les algo­rithmes de cer­tains réseaux sociaux face à la dés­in­for­ma­tion, impactent encore le débat public ? Com­ment conti­nuer à faire vivre une infor­ma­tion plu­rielle face aux logiques de bulles infor­ma­tion­nelles favo­ri­sées par ces réseaux ?

D’AUTRES PERSPECTIVES ?

C’est enfon­cer des portes ouvertes que de dire que contrô­ler l’algorithme, c’est contrô­ler le débat public. Pour­tant, il sem­ble­rait que telle soit bien la situa­tion dans laquelle nous nous trou­vons aujourd’hui face à des entre­prises qui ont expli­ci­te­ment renon­cé à leur ver­nis libé­ral, aux limites impo­sées par les pou­voirs publics et aux chan­ge­ments deman­dés par les mou­ve­ments mili­tants. Si les pla­te­formes du groupe Meta (Face­book, Ins­ta­gram, What­sApp) et X/Twitter semblent aujourd’hui per­dues pour l’associatif, qu’en est-il des autres réseaux sociaux et des autres espaces numériques ?

Mas­to­don et Blues­ky ont été les réseaux sociaux les plus mis en avant comme alter­na­tives à X/Twitter. Tous deux décen­tra­li­sés, ils favo­risent peu ou pas les algo­rithmes de recom­man­da­tion et laissent une liber­té aux uti­li­sa­teurs pour orga­ni­ser leur fil infor­ma­tion­nel. Mais le pre­mier demeure plus com­plexe que les autres réseaux et sur­tout uti­li­sé par des per­sonnes au fort capi­tal cultu­rel numé­rique. Pour le second, c’est sa gou­ver­nance qui pose ques­tion sur le déve­lop­pe­ment de son modèle éco­no­mique et laisse pla­ner le doute sur ses évo­lu­tions futures. Tou­te­fois, leur inves­tis­se­ment par des acteurs, des ins­ti­tu­tions et des struc­tures pro­gres­sistes ain­si que leur poli­tique de modé­ra­tion semblent les dési­gner comme des alter­na­tives valables pour l’associatif.

Front Porch Forum, un réseau social du Ver­mont aux Etats-Unis, pro­pose aus­si un modèle dif­fé­rent en se concen­trant sur les échanges locaux, favo­ri­sant la com­mu­ni­ca­tion entre membres d’une même com­mu­nau­té sans cher­cher à les moné­ti­ser. Si l’on peut se ques­tion­ner sur une approche com­mu­nau­taire por­teuse d’un cer­tain repli sur soi et de dis­cus­sions dépo­li­ti­sées, le contre-modèle qu’il pro­pose ouvre tou­te­fois des pers­pec­tives inté­res­santes pour une autre forme de réseau social.

Car c’est sans doute là la ques­tion cen­trale du pro­blème que nous avons abor­dé ici : com­ment mettre l’internet 2.0, cen­tré sur la créa­tion par­ti­ci­pa­tive et les réseaux sociaux, au ser­vice d’un pro­jet de socié­té à l’opposé du pro­jet poli­tique fas­ciste des socié­tés capi­ta­listes qui l’ont aujourd’hui confisqué ?

Le modèle construit par Wiki­pé­dia, l’une des plus grandes réus­sites col­lec­tives d’internet, appa­raît comme une réfé­rence majeure dans ce sens. Vieille de près d’un quart de siècle, l’encyclopédie en ligne a su main­te­nir son ambi­tion de par­tage neutre du savoir tout en conser­vant son mode de fonc­tion­ne­ment col­la­bo­ra­tif, en créant une orga­ni­sa­tion favo­ri­sant le débat et les échanges entre participant·es sans renon­cer à son modèle éco­no­mique éva­cuant toute notion de pro­fit. Un pro­jet qui semble allier celui des Lumières et des débuts d’internet. Il n’y pas de hasard à voir Wiki­pé­dia atta­quée aujourd’hui par l’extrême-droite, Musk aux États-Unis et le jour­nal Le Point en France, exemple d’une droite tra­di­tion­nelle désor­mais radi­ca­li­sée.

TRANSFORMER LES RÉSEAUX SOCIAUX EN BIEN COMMUN

Ces attaques contre Wiki­pé­dia, contre le pro­jet com­mun et neutre d’internet, illus­trent bien la volon­té réac­tion­naire actuel­le­ment à l’œuvre. Il ne s’agit plus seule­ment de pri­va­ti­ser des espaces publics5 pour les inté­grer à l’économie capi­ta­liste mais de les trans­for­mer en outils au ser­vice de la mise en place d’une socié­té fasciste.

Face à ce pro­jet, il importe certes de se posi­tion­ner sur la per­ti­nence de la pré­sence ou pas sur les réseaux sociaux. Mais plus lar­ge­ment, il faut repen­ser la ques­tion de leur contrôle, de leur sta­tut en tant qu’objets com­muns et publics. Les réponses indi­vi­duelles et même asso­cia­tives sont certes utiles voire indis­pen­sables mais elles ne peuvent à elles seules suf­fire au regard du carac­tère struc­tu­rel de l’emprise des entre­prises com­mer­ciales sur inter­net6.

L’association Fra­ma­soft pro­pose par exemple des outils et des ser­vices libres et com­muns pour sor­tir de la domi­na­tion com­mer­ciale des GAFAM. Sa pers­pec­tive est expli­ci­te­ment poli­tique en visant à redon­ner aux usa­gers un contrôle sur leurs acti­vi­tés numé­riques et extraire celles-ci d’une éco­no­mie capi­ta­liste et d’une orga­ni­sa­tion mono­po­lis­tique. Elle se rap­proche en cela d’autres asso­cia­tions comme La Qua­dra­ture du Net.

Plu­sieurs solu­tions peuvent être envi­sa­gées comme l’étatisation des réseaux sociaux. Ou leur mutua­li­sa­tion natio­nale sur le modèle de la Sécu­ri­té sociale voire inter­na­tio­nale sur le modèle de Wiki­pé­dia. Cela impli­que­rait une gou­ver­nance col­lec­tive, une trans­pa­rence des algo­rithmes, des objec­tifs non-lucra­tifs et un finan­ce­ment mutualisé.

La réfé­rence à la Sécu­ri­té sociale n’est ici pas inno­cente. Au 20e siècle, la sor­tie pro­gres­sive de l’économie capi­ta­liste de sec­teurs consi­dé­rés comme essen­tiels consti­tue une étape majeure dans l’édification d’une socié­té démo­cra­tique. Le cadre maté­riel qu’elle a mis en place a per­mis l’exercice réel des droits citoyens autre­ment réduits à leur seule pers­pec­tive théo­rique. Il en va de même pour les réseaux sociaux à consi­dé­rer comme des espaces d’information et d’échanges néces­saires à l’exercice de ces droits citoyens. Leur influence déter­mi­nante sur le débat public, que nous avons évo­qué aupa­ra­vant, invite à les requa­li­fier en sec­teur essen­tiel, à chan­ger le cadre légis­la­tif et social qui les régule. À les sor­tir du droit pri­vé pour les trans­for­mer en bien com­mun.

Au delà de se deman­der s’il faut par­tir ou res­ter de pla­te­formes toxiques, l’associatif mili­tant belge pour­rait œuvrer à dif­fu­ser auprès de ses publics les argu­ments en faveur de nou­veaux modèles de réseaux sociaux basés sur une logique de mutua­li­sa­tion, pen­sé autour de la décen­tra­li­sa­tion tech­nique mais aus­si orga­ni­sa­tion­nelle et éco­no­mique. Et faire pres­sion sur le monde poli­tique dans ce sens.

  1. Des codes cultu­rels et visuels mar­qués par une iro­nie per­ma­nente qui semble désa­mor­cer tout débat et des réfé­rences nom­breuses à la culture pop contem­po­raine ain­si que l’utilisation d’images très expres­sives détour­nées de leur contexte initial.
  2. Par exemple, la socié­té Ama­zon, créée en 1994, a été ren­table pour la pre­mière fois en 2001 et n’a sta­bi­li­sé cette situa­tion qu’après 21 ans d’existence. Sachant que l’activité de vente en ligne n’a jamais été béné­fi­ciaire.
  3. Le groupe Meta, mai­son-mère de Face­book, capte en 2024 11% des reve­nus publi­ci­taires mon­diaux.
  4. L’idéologie alle­mande de Marx, Engels et Wey­de­meyer (1845 – 1846), L’homme uni­di­men­sion­nel d’Herbert Mar­cuse (1964), La fabri­ca­tion du consen­te­ment de Noam Chom­sky et Edward Her­man (1988)…
  5. Rap­pe­lons qu’in­ter­net est ini­tia­le­ment né au sein d’universités et de pro­grammes mili­taires finan­cés par des fonds publics.
  6. Par exemple, Ama­zon (32%), Micro­soft (22%) et Google (11%) concentrent 65% des ser­veurs cloud com­mer­ciaux mon­diaux en y pro­po­sant des ser­vices pro­fes­sion­nels variés comme du sto­ckage de don­nées ou des machines vir­tuelles. Voir par exemple ici.

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