Entretien avec Chacha Enriquez

« Une propagande hétérosexuelle et cis est mise en place dès le plus jeune âge pour nous obliger à…»

Illustration : Matthieu Ossona De Mendez

La publi­ca­tion récente de l’ouvrage col­lec­tif Sexua­li­tés et dis­si­dences queers coor­don­né par lae socio­logue québecois·e Cha­cha Enri­quez apporte des clés de com­pré­hen­sion, des outils et des argu­ments per­met­tant d’ouvrir la dis­cus­sion face au back­lash à l’œuvre envers les per­sonnes queers et les mou­ve­ments qui portent leurs reven­di­ca­tions à tra­vers le monde. Pas sûr que cela puisse faire bou­ger les lignes chez cel­leux qui éructent sur les réseaux sociaux, mais par contre, cer­tain que cela puisse consti­tuer un ins­tru­ment péda­go­gique que pour­ront uti­li­ser cel­leux qui tra­vaillent avec les nou­velles géné­ra­tions à construire une socié­té plus inclu­sive. Parce que c’est de ça dont il s’agit : de per­mettre aux enfants et adolescent·es d’aujourd’hui de béné­fi­cier de tous les com­bats menés par nos ainé·es et cel­leux qui luttent actuellement

Sexua­li­tés et dis­si­dences queers est un ouvrage péda­go­gique qui per­met de pen­ser les rap­ports de pou­voir et les imbri­ca­tions entre l’oppression sexuelle et les autres formes d’oppression liées le plus sou­vent à l’hétérocisnormativité géné­ra­li­sée qui est la pré­somp­tion qu’être un homme ou une femme cis­genre sont les seules iden­ti­tés de genre et que l’hétérosexualité est la seule norme valide. De l’ordre sexuel nor­ma­tif à la roue du consen­te­ment en pas­sant par le poly­amour, les paniques morales liées aux com­mu­nau­tés LGBTQIA+, les corps dis­si­dents ou l’analyse cri­tique de la por­no­gra­phie, chaque contri­bu­tion est un outil didac­tique d’une rare clar­té. Entre pra­tique de ter­rain et écri­ture aca­dé­mique, Cha­cha Enri­quez reven­dique un tra­vail de socio­lo­gie appli­quée dans une langue très acces­sible avec peu de réfé­rences et autre lan­gage jar­gon­neux en fai­sant confiance aux lec­teu­rices. Alors, toustes normé·es ? Oui ! Mais la voie vers davan­tage de flui­di­té est ouverte !

L’élément central de l’ensemble des textes rassemblés dans cet ouvrage est le concept de norme. Il apparait que nous sommes toustes normé·es et que nous entrons toustes dans des cases. Et pourtant, vous dites que nous sommes également toustes des dissident·es d’une manière ou d’une autre. Comment s’empare-t-on de cela ? Et comment peut-on rester dissident·e alors que tout nous pousse à nous intégrer dans les normes ?

La pre­mière chose essen­tielle est la prise de conscience. Toustes les auteu­rices nous invitent à sai­sir l’action du pou­voir nor­ma­tif à com­battre. Parce que qui dit norme dit contrôle social. Et tout l’enjeu pour nous est d’identifier le contrôle social sur les sexua­li­tés pour com­prendre com­ment nos sexua­li­tés sont régu­lées, orien­tées, mais aus­si les vio­lences qu’elles impliquent. Il s’agit de se don­ner des outils col­lec­tifs pour iden­ti­fier cela et se sen­tir mieux avec nous-mêmes pour être capables de nous connec­ter de manière plus juste avec nous-mêmes, nos sexua­li­tés, nos dési­rs, nos plai­sirs, nos limites. C’est quelque chose de vrai­ment impor­tant, cette idée de l’exploration et de l’affirmation puisqu’on nous en empêche au quo­ti­dien. Le tabou sexuel, qui est tou­jours extrê­me­ment pré­sent dans nos socié­tés, nous empêche d’avoir ces conver­sa­tions et ces réflexions.

Vous évoquez le contrôle social de nos sexualités, qu’entendez-vous par là ?

Il existe un contrôle social for­mel, qui passe essen­tiel­le­ment par une cri­mi­na­li­sa­tion des pra­tiques, et un contrôle social infor­mel. C’est ce der­nier qui nous a inté­res­sés davan­tage pour l’écriture de tous nos textes. Il existe de nom­breux méca­nismes de régu­la­tion très puis­sants au tra­vers des dis­cours et des pra­tiques, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux. On peut pen­ser au slut­sha­ming, qui est lié au stig­mate de la pute ou de la salope, et qui consiste à régu­ler la quan­ti­té de par­te­naires et de pra­tiques autour de la notion du « trop », un méca­nisme très gen­ré par ailleurs. Mon­trer trop de désir, avoir trop de par­te­naires, mon­trer trop de peau, tout ça entraine le risque de se faire insul­ter. Ce méca­nisme de régu­la­tion s’articule, par exemple, dans tous les dis­cours sur l’hypersexualisation des jeunes filles ou le contrôle des codes ves­ti­men­taires. Au tra­vers de ce der­nier, on sexua­lise les jeunes filles, on sexua­lise leurs vêtements.

On pense éga­le­ment à la pré­somp­tion hété­ro­sexuelle, et ce dès le plus jeune âge. On va pré­sup­po­ser que dès qu’un gar­çon et une fille inter­agissent, iels sont en train de se dra­guer, peu importe leur âge. On pré­sup­pose que l’amitié entre gar­çons et filles est impos­sible et qu’il y a for­cé­ment un rap­port de séduc­tion. Les adultes pro­jettent l’hétérosexualité sur les enfants, mais à l’inverse, on ne va jamais pen­ser que deux petits gar­çons ou deux petites filles peuvent être amoureux·ses. Ce sont des méca­nismes qui nous construisent et qui par­ti­cipent du contrôle social.

Vous parlez également toustes beaucoup des insultes et de pathologisation. Doit-on comprendre que tout est problématique lorsqu’on est en dehors de la norme hétérosexuelle ?

Tout ce qui est lié à l’insulte et à la stig­ma­ti­sa­tion sont des manières de nous faire com­prendre que ce n’est pas nor­mal, qu’on est n’est pas nor­mal. Nous sommes des mino­ri­tés insul­tées et insul­tables, comme le dirait Didier Eri­bon. Lui, il dit que « On com­prend qui on est en com­pre­nant qu’on est ce qu’il ne faut pas qu’on soit ». Il faut aus­si par­ler de l’association avec la per­ver­sion, et donc la patho­lo­gi­sa­tion. On va tout le temps nous dire que nous avons des pro­blèmes de san­té men­tale, que les per­sonnes qui pra­tiquent le BDSM1 ou les per­sonnes trans sont des malades men­tales, que les per­sonnes asexuelles2 sont fri­gides. Tout est un pro­blème de san­té men­tale dès qu’on a une sexua­li­té qui n’est pas normative.

Et pour ce qui concerne le contrôle social formel, vous pourriez nous donner un exemple ?

La cri­mi­na­li­sa­tion est une forme de contrôle social for­mel. Nous l’avons un peu tra­vaillée, pas uni­que­ment sur ce que disent les lois, mais aus­si sur la manière dont les forces poli­cières et judi­ciaires agissent. Un des pre­miers exemples qui me vient en tête est la ques­tion du divorce et de la garde des enfants. Une per­sonne qui est iden­ti­fiée comme dis­si­dente de l’ordre sexuel est beau­coup plus à risque de perdre la garde d’un enfant. Si elle est tra­vailleu­reuse du sexe, si elle pra­tique le BDSM, si elle a déjà fait de la por­no­gra­phie, tout cela peut être rete­nu contre elle. Or, on se demande en quoi ces pra­tiques peuvent avoir un rap­port avec sa capa­ci­té parentale.

La question de la parentalité traverse également de nombreux textes. Que font toutes ces normes à la parentalité ? Qu’est-ce que cela provoque chez les personnes queers3 ou dissidentes sexuelles ?

Il est impor­tant de pré­ci­ser que la mise en rela­tion est elle aus­si très régu­lée, tout comme le type de par­te­naires. On sait qu’il y a des per­sonnes avec les­quelles il faut se mettre en rela­tions plus que d’autres. Et ça, c’est tra­ver­sé par tout un ensemble de normes, d’oppressions et de rap­ports de pou­voir. On nous encou­rage à aller vers cer­taines per­sonnes et pas vers d’autres, et cela consti­tue un rap­port impor­tant. Pour ce qui concerne les paren­ta­li­tés, je pense notam­ment à la plu­ri­pa­ren­ta­li­té4, qui est en lien avec le poly­amour5. Les normes nous poussent au couple hété­ro­sexuel mono­game. C’est quelque chose d’extrêmement fort, mais qui est sur­tout très appau­vris­sant parce que cela signi­fie que notre des­tin est défi­ni dès notre nais­sance. On est cen­sé, à un moment don­né, se mettre en couple avec une per­sonne, faire des enfants, être dans notre famille et ce serait tout ce qui compte. Le modèle à suivre est l’hétérocisnormativité6. Ce modèle est très fer­mé, les rela­tions y sont très étri­quées. Et quand tu essayes d’avoir des paren­ta­li­tés alter­na­tives, c’est là que tout peut deve­nir très compliqué.

Chez les per­sonnes queers, la plu­ri­pa­ren­ta­li­té est très répan­due. Un·e enfant peut donc avoir plus de deux parents, mais ces der­niers n’ont aucune recon­nais­sance. C’est un enjeu extrê­me­ment impor­tant puisque cela signi­fie que cer­tains des parents ne peuvent pas pas­ser les fron­tières avec l’enfant, ne peuvent pas l’accompagner à l’hôpital, par exemple. Or, cela arrive fré­quem­ment qu’il y ait trois ou quatre adultes qui décident de faire un enfant ensemble. Cela peut s’avérer très riche, pour un·e enfant, d’avoir plu­sieurs adultes référent·es. N’y aurait-il pas d’autres sta­tuts à créer ? C’est ça aus­si, tout l’enjeu.

Ce type de rela­tions est très pré­sent, his­to­ri­que­ment, dans les com­mu­nau­tés autoch­tones chez nous au Qué­bec. Je pense par exemple à une ainée bis­pi­ri­tuelle7 qui est en rela­tion les­bienne depuis très long­temps et qui a des enfants. Ces dernier·es sont les enfants d’un membre de sa famille qui en avait beau­coup, et elle a eu avec elleux un rap­port pri­vi­lé­gié. Fina­le­ment, elle les a un peu « adop­tés », mais cela s’est fait de manière très natu­relle et ça n’a pas été une quelque chose de très compliquée.

Vous en appelez donc à davantage d’informalité ? De fluidité ?

Dans le livre, il y a un grand appel à la flui­di­té. Je le dis parce que je pense que chez les per­sonnes queers, nous sommes nombreux·ses à avoir des rap­ports très conflic­tuels avec nos familles, à avoir des trau­mas fami­liaux, à venir de familles très toxiques et des­quelles on se tient sou­vent très loin. Nous sommes ain­si habitué·es à créer des liens fami­liaux choi­sis, des familles choi­sies. Je suis convaincu·e que cela ne peut nous faire que du bien d’instaurer davan­tage de flui­di­té dans nos liens et nos rela­tions. Je crois très fort au pou­voir trans­for­ma­teur des com­mu­nau­tés queers. On amène des modèles de vie alter­na­tifs, et on lève des bar­rières. On dénonce des situa­tions invi­vables, on mène des batailles qui portent leurs fruits. Il était invi­vable aupa­ra­vant d’être en rela­tion homo­sexuelle et nos com­bats ont per­mis de recon­naitre le mariage, l’adoption, ce qui fait qu’aujourd’hui, on peut être gay, les­bienne et avoir des enfants. C’est juste le fait de mener nos vies qui per­met que de plus en plus de per­sonnes peuvent le faire. Cela entraine aus­si le fait que les nou­velles géné­ra­tions sont de plus en plus queers puisqu’on a levé les bar­rières qui se dressent devant les vies LGBTQIA+. De plus en plus de per­sonnes peuvent s’interroger sur qui elles sont et creu­ser la queer­ness qui est en elles. Toutes les luttes qui ont été menées par nos ainé·es, les luttes que nous menons et celles que mènent les nou­velles géné­ra­tions trans­forment la socié­té et font qu’on est de plus en plus nombreux·ses, on gagne du terrain.

Pourtant, les forces conservatrices restent très présentes, notamment en affirmant continuellement la neutralité et l’universalité de l’hétéronormativité.

Les forces conser­va­trices veulent nous empê­cher de pou­voir dis­cu­ter avec les enfants et les adolescent·es et de pou­voir créer des liens parce qu’elles veulent obli­ger les enfants à deve­nir hétérosexuel·les et cis. Elles ne veulent pas que les enfants se posent des ques­tions. Elles nous parlent de « pro­pa­gande » LGBTQIA+ du simple fait que nous exis­tions. En réa­li­té, c’est plu­tôt une pro­pa­gande hété­ro­sexuelle et cis qui est mise en place dès le plus jeune âge pour nous obli­ger à… En fait, on baigne tel­le­ment dans la norme qu’on ne com­prend pas que c’en est une. Et donc, dès qu’on rend visible l’alternative à la norme, c’est assi­mi­lé à de la pro­pa­gande alors que cela ne prend pas tant de place que cela. L’objectif des conser­va­teurs n’est pas in fine de pro­té­ger les enfants mais bien de main­te­nir l’hétérocisnormativité dans le futur, en obli­geant les enfants à la subir. C’est donc ça leur vision de la pro­tec­tion des enfants !

Quelques mots sur la police, également. Dans l’ouvrage, il est question de consentement, de culture du viol, de normes formelles, peut-on imaginer améliorer la formation du corps policier pour que toutes ces questions soient mieux prises en compte par cette institution ? Comment la question de la police et celle de l’hétérocisnormativité s’articulent-elles ensemble ?

Moi, per­son­nel­le­ment, je suis pour l’abolition de la police, c’est sûr. Mais la ques­tion va bien au-delà de ça et les enjeux sont extrê­me­ment com­plexes. Ce n’est pas du tout une mau­vaise chose d’essayer de for­mer les policier·es, néan­moins, les ins­ti­tu­tions poli­cières ne sont outillées et donc pour ce qui est du trai­te­ment et de la ges­tion par la police de tout ce qui concerne les ques­tions de sexua­li­té, cela ne fonc­tionne jamais. Et puis elles res­tent, à la base, des ins­ti­tu­tions de répres­sion. Moi, je pense qu’il faut défi­nan­cer la police pour tout ce qui concerne les ques­tions de sexua­li­té et avoir des ins­ti­tu­tions auto­nomes pour les gérer. His­to­ri­que­ment, nous avons été vic­times de la répres­sion poli­cière et une par­tie des sexua­li­tés res­tent aujourd’hui, même si moins qu’avant, cri­mi­na­li­sées. C’est pour­quoi la police n’est, à mon avis, pas la bonne ins­ti­tu­tion. Il faut trou­ver des alter­na­tives qui per­mettent de tra­vailler à une trans­for­ma­tion en pro­fon­deur. Par exemple, on sait qu’il faut qu’on tra­vaille sur les ques­tions de consen­te­ment dès le plus jeune âge puisqu’on sait que dès qu’on est socia­li­sé, on gran­dit dans la culture du viol. On est construit dans cette culture sans aucun espace pour dis­cu­ter de sexua­li­té. Il me semble essen­tiel d’ouvrir des espaces de conver­sa­tion et de dis­cus­sion sur ces thé­ma­tiques comme alter­na­tive à la répression.

Pour conclure votre ouvrage, qui donne une vision de ce sur quoi vont porter vos futurs travaux collectifs, vous écrivez « l’hétérocisnormativité est un projet raciste et colonial ». Pourriez-vous revenir sur cette idée ? Cela mérite quelques mots pour nos lecteurices !

Nous avons tra­vaillé l’hétérocisnormativité dans un cadre plus large pour tis­ser des liens entre l’ordre sexuel, l’ordre du genre, l’imposition de la bina­ri­té de genre, l’ordre cor­po­rel et l’imposition de la bina­ri­té des corps sexués. Ce dont on s’est ren­du compte au cours de nos recherches, c’est que tout ça a été impo­sé à tra­vers le monde de manière colo­niale. C’est drôle d’entendre les chroniqueur·euses d’extrême droite qui viennent nous dire que depuis la nuit des temps, il y a tou­jours eu une bina­ri­té des genres et de se rendre compte qu’iels mentent. Ce qu’on voit, c’est que dans la plu­part des peuples autoch­tones, les socié­tés n’étaient pas gen­rées ou mul­ti­gen­rées. Le genre n’était pas le centre de l’organisation sociale et chez nous, dans les com­mu­nau­tés autoch­tones du nord de l’île de la Tor­tue [façon de dési­gner la Terre dans les récits de créa­tion de cer­tains peuples pre­miers au Cana­da et aux États-Unis. NDLR], il y a beau­coup de femmes qui pou­vaient être cheffes, par exemple. Et puis il y a les per­sonnes qu’on appelle bis­pi­ri­tuelles, des per­sonnes aux deux esprits, qui ont une concep­tion beau­coup plus fluide du genre avec trois, quatre, cinq, six genres… donc c’était beau­coup plus com­plexe que ça, en fait ! Et quand la colo­ni­sa­tion est arri­vée, elle a impo­sé la bina­ri­té de genre, l’ordre sexuel, l’hétérosexualité, le mariage hété­ro­sexuel qui implique que les femmes deviennent la pro­prié­té de leur mari, ce qui n’était pas le cas avant. La colo­ni­sa­tion a impo­sé un ordre hété­ro­cis­nor­ma­tif et hété­ro­cis­pa­triar­cal. En fai­sant dis­pa­raitre la diver­si­té de genre, ce qui a d’ailleurs consti­tué un argu­ment pour dire « regar­dez, iels sont à l’état sau­vage », les per­sonnes autoch­tones ont été déshu­ma­ni­sées, qua­li­fiées de dis­si­dentes sexuelles, ce qui a jus­ti­fié la colo­ni­sa­tion avec sa mis­sion civi­li­sa­trice, l’imposition du chris­tia­nisme et de la famille hété­ro­cis­pa­triar­cale. Et ça, ça a été le cas par­tout dans le monde. On le voit en Inde, par exemple, où la loi qui cri­mi­na­lise l’homosexualité date du moment de la colo­ni­sa­tion bri­tan­nique ou dans les pays du Magh­reb où il y avait beau­coup plus de pra­tiques et de diver­si­tés sexuelles avant la colo­ni­sa­tion euro­péenne. C’est toutes ces ques­tions qui seront déve­lop­pées dans le deuxième volume qui sera por­té par les premier·es concerné·es

  1. L’acronyme BDSM signi­fie bondage/discipline ; Domination/soumission (Ds), sado­ma­so­chisme ℠. Le terme per­met de ras­sem­bler un ensemble de pra­tiques qui ont en com­mun l’érotisation de l’échange de pou­voir. NDLR
  2. L’asexualité, tout comme l’aromantisme, sont des spectres repré­sen­tant diverses formes et degrés d’attirances. Plu­sieurs iden­ti­tés font par­tie de ces spectres et ce qui ras­semble toute cette diver­si­té au sein de la com­mu­nau­té que l’on appelle « aro/ace », c’est l’absence com­mune d’attirance sexuelle ou roman­tique. NDLR
  3. Queer est un terme ini­tia­le­ment péjo­ra­tif (bizarre, étrange), par­ti­cu­liè­re­ment adres­sé à l’encontre des per­sonnes LGBTQIA+ à par­tir du 19e siècle, les dési­gnant comme déviant·es, que des membres de la com­mu­nau­té se sont réapproprié·es à par­tir des années 1990. Il recouvre géné­ra­le­ment une dimen­sion plus poli­tique des mino­ri­tés sexuelles et de genre car il sup­pose une volon­té de sor­tir des normes, qu’elles soient sexuelles ou de genre. NDLR
  4. Situa­tion fami­liale dans laquelle au moins trois adultes ont un rôle paren­tal vis-à-vis d’un·e enfant. NDLR
  5. Orien­ta­tion rela­tion­nelle qui per­met d’être en rela­tion affec­tive et/ou amou­reuse avec plu­sieurs per­sonnes de manière non-exclu­sive de façon éthique et consen­tie. NDLR
  6. L’hétérocisnormativité est la pré­somp­tion qu’être un homme ou une femme cis­genre sont les seules iden­ti­tés de genre et que l’hétérosexualité est la norme valide, que les rela­tions hété­ro­sexuelles sont la réfé­rence pour la déter­mi­na­tion de ce qui est nor­mal ou non, que la famille nucléaire est un hori­zon indé­pas­sable et que tout écart par rap­port à cet idéal peut être logi­que­ment consi­dé­ré comme anor­mal. NDLR
  7. La bis­pi­ri­tua­li­té est une stra­té­gie ou un outil d’organisation com­mu­nau­taire et une façon de se décrire. Il s’agit d’un moyen d’organiser les autoch­tones qui incarnent une diver­si­té de sexua­li­tés, d’identités et d’expressions de genre, et de rôles rela­tifs au genre. Ce terme vise à aider les autoch­tones à éta­blir des liens avec des expres­sions et des rôles qui sont propres à leur nation rela­ti­ve­ment au genre et à la diver­si­té sexuelle. NDLR

Sexualités et dissidences queers
Coordonné par Chacha Enriquez
Remue-Ménage, 2024

 

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