Génocide culturel et résistances en Palestine

Illustration : Maisara Baroud

À l’heure où Israël com­met un géno­cide dans la bande de Gaza, par­ler de géno­cide cultu­rel peut paraitre dépla­cé. Il n’en est rien. Depuis 76 ans, Israël s’efforce d’effacer les Palestinien·nes. Or l’un des meilleurs moyens d’anéantir un groupe, une com­mu­nau­té ou un peuple, c’est de détruire ou, du moins, de por­ter gra­ve­ment atteinte à son patri­moine cultu­rel. Le juriste polo­nais Raphaël Lem­kin, qui a for­gé le terme de géno­cide, avait d’ailleurs pro­po­sé une com­po­sante cultu­relle au géno­cide qui n’a pas été reprise dans la Conven­tion pour la pré­ven­tion et la répres­sion du crime de géno­cide. Depuis 1948, Israël cherche à éli­mi­ner la pré­sence pales­ti­nienne sur le ter­ri­toire. En 1948 – 49, il a expul­sé près de 800.000 Palestinien·nes. Depuis, il tente d’effacer l’existence des Pales­ti­niens y com­pris par le vol de leur héri­tage cultu­rel. Les Palestinien·nes résistent.

Modification de la carte géographique

Après la guerre de 1948, l’expulsion de deux tiers de la popu­la­tion pales­ti­nienne et la créa­tion d’Israël, une com­mis­sion est mise en place pour judaï­ser le ter­ri­toire de l’État. Près de 615 villes et vil­lages pales­ti­niens sont détruits et dis­pa­raissent de la carte. Pour le reste, Ben Gou­rion déclare à la com­mis­sion : « Nous sommes obli­gés de sup­pri­mer les noms arabes pour des rai­sons d’É­tat. » Dont acte.

Autre­ment dit, les Palestinien·nes sont déraciné·es de la carte qui perd la marque de leur pré­sence. Non content d’avoir détruit la com­mu­nau­té et le patri­moine cultu­rel de ces villes et vil­lages, l’État d’Israël les éra­dique pour faire place à sa nar­ra­tion : « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Le pro­ces­sus actuel de judaï­sa­tion de Jéru­sa­lem-Est suit le même che­min : par exemple, des noms des rues sont modi­fiés et les habitant·es palestinien·nes de la Vieille ville, deve­nus de simples résident·es (pas des citoyen·nes) après 1967, se retrouvent dans un chez eux qui nie leur pré­sence ancestrale.

L’élimination de la Pales­tine ne s’arrête pas là puisqu’on a vu le pre­mier ministre israé­lien, Neta­nya­hou mon­trer, lors d’un point presse en sep­tembre 2024, une carte où la Cis­jor­da­nie occu­pée est par­tie inté­grante d’Is­raël. Exit ce ter­ri­toire pales­ti­nien qu’Israël nomme d’ailleurs de noms bibliques (« Judée » et Sama­rie ») pour le sous­traire à l’ancrage pales­ti­nien dans la région. Il faut dire que depuis long­temps déjà, les cartes offi­cielles du gou­ver­ne­ment n’indiquent pas la ligne verte — à savoir la ligne de démar­ca­tion éta­blie après la guerre israé­lo-arabe de 1948 – 49 qui sert de démar­ca­tion entre Israël et le ter­ri­toire palestinien.

Confisquer la culture et l’histoire

La guerre de 1948 s’est accom­pa­gnée de pillages et de vols orga­ni­sés. Comme en témoigne le docu­men­taire The Great book rob­be­ry, réa­li­sé par Ben­ny Brun­ner en 2012, des uni­tés spé­ciales ont été char­gées de ramas­ser les livres et docu­ments dans les mai­sons dont les Palestinien·nes avaient été chas­sés, dans les biblio­thèques ou archives. Tous ces livres (près de 70.000), clas­sés dans la caté­go­rie « pro­prié­té des absents », se retrouvent aujourd’hui dans diverses biblio­thèques et ne sont consul­tables que par des Israélien·nes. Pour l’historien Ilan Pap­pé le but est clair : mettre en échec le récit pales­ti­nien. Pri­vés de ces livres et docu­ments, les Palestinien·nes sont en effet dépos­sé­dés d’une par­tie de leur his­toire et de leur culture.

Depuis 1948, les réfugié·es palestinien·nes avaient éta­bli une base de docu­ments flo­ris­sante au Liban concer­nant leur acti­visme et leur résis­tance à l’occupant. Deux de ces archives, le Centre de recherche sur la Pales­tine et les Archives du film pales­ti­nien, étaient situées à Bey­routh. En juin 1982, Israël enva­hit Bey­routh et s’empare des archives de ces deux ins­ti­tu­tions pales­ti­niennes. Les docu­ments sai­sis com­por­taient des livres, des articles, des docu­ments, des micro­films, des manus­crits, des cartes, des affiches, des pho­to­gra­phies, des jour­naux et divers clips ciné­ma­to­gra­phiques et pho­to­gra­phiques. Ils n’ont évi­dem­ment pas été restitués.

Cette poli­tique de dépos­ses­sion du patri­moine est tou­jours à l’œuvre. En jan­vier 2024, l’armée, agis­sant pour le compte de l’Autorité des Anti­qui­tés d’Israël, a ain­si volé des arte­facts dans un entre­pôt archéo­lo­gique de la bande de Gaza. Autre exemple, en Cis­jor­da­nie, des fonds bap­tis­maux datant de l’époque byzan­tine ont été déro­bés par l’armée dans le vil­lage de Tequa. En dépouillant les Palestinien·nes de leur patri­moine his­to­rique, Israël tente de les gom­mer de l’Histoire et entrave le tra­vail des historien·nes et archéo­logues palestinien·nes.

Effa­cer l’autre passe aus­si par la des­truc­tion pure et simple des biblio­thèques, des monu­ments, des musées, des centres cultu­rels, des lieux de cultes et des sites. C’est le cas avé­ré à Gaza où rien n’a été épar­gné.

Comme l’écrit Yara Hawa­ri, membre de Al Sha­ba­ka, un groupe de réflexion indé­pen­dant de Pales­tine : « Le pro­jet colo­nial de peu­ple­ment d’Israël ne consiste pas sim­ple­ment à chas­ser les Pales­ti­niens du pré­sent en les for­çant à quit­ter leurs mai­sons et en créant des condi­tions de vie invi­vables. Il s’agit éga­le­ment de les effa­cer de l’histoire de la terre de la Pales­tine his­to­rique dans le but de leur refu­ser toute pré­ten­tion à la sou­ve­rai­ne­té et à l’indigénéité. »

Manger la Palestine

Sans ver­gogne aucune, dans les livres de cui­sine ou dans les annonces tou­ris­tiques, les fala­fels sont reven­di­qués comme plat natio­nal. Pour expli­quer la pré­sence de ce mets typi­que­ment moyen-orien­tal dans la cui­sine israé­lienne, la doc­trine offi­cielle est qu’il a été popu­la­ri­sé dans les années 1950 par les immi­grants juifs yémé­nites. Or les fala­fels sont par­tie inté­grante du réper­toire culi­naire tra­di­tion­nel pales­ti­nien. Notons que d’autres plats typi­que­ment moyen-orien­taux et donc pales­ti­niens sont aus­si acca­pa­rés : ain­si on parle de hou­mous israé­lien et de salade israélienne.

Que les cui­sines se mélangent est évi­dem­ment natu­rel, mais que les apports de l’une soient occul­tés pose pro­blème et fait réagir les Pales­ti­niens pour qui il s’agit d’un vol des­ti­né à prou­ver l’indigénéité des Israélien·nes et à conso­li­der ain­si leur légi­ti­mi­té au détri­ment de la popu­la­tion autochtone.

Déshabiller la Palestine

Pour les Palestinien·nes, la bro­de­rie est, avec sa signi­fi­ca­tion sym­bo­lique, un dra­peau cultu­rel et natio­nal. Or, en 2020, quand Israël accueille le concours de Miss Uni­vers, l’organisateur habille les can­di­dates en tenues tra­di­tion­nelles pales­ti­niennes, pré­sen­tées comme rele­vant de la culture bédouine israé­lienne ! Une appro­pria­tion pure et simple réité­rée par des créa­teurs israé­liens qui uti­lisent les motifs de bro­de­rie pales­ti­niens dans des lignes de vête­ments, sur des chaus­sures, dans des bijoux, en les reven­di­quant comme israé­liens. Éva­cué l’héritage pales­ti­nien autochtone.

Déraciner la Palestine

S’il est un arbre sym­bo­lique de la Pales­tine, c’est bien l’olivier. Outre son impor­tance éco­no­mique, il incarne la résis­tance et l’enracinement des Palestinien·nes dans leur terre occu­pée par Israël. Il est un élé­ment essen­tiel de la culture pay­sanne pales­ti­nienne : depuis son entre­tien jusqu’à la cueillette des olives et à la fabri­ca­tion de l’huile, il réunit les familles et les com­mu­nau­tés avec toute une série de gestes, de chants et de tech­niques tra­di­tion­nelles. Il est pré­sent dans les pein­tures et la lit­té­ra­ture. Il dit par son ancien­ne­té l’existence d’un peuple sur sa terre. L’o­live et son arbre, en rai­son de leur pro­fonde signi­fi­ca­tion his­to­rique, sont des élé­ments impor­tants de la culture pales­ti­nienne, étroi­te­ment inté­grés dans le tis­su des vête­ments des femmes pales­ti­niennes ou dans le kef­fieh. Pour le peintre renom­mé, Sli­man Man­sour, « L’o­li­vier rap­pelle la téna­ci­té du peuple pales­ti­nien qui peut vivre dans les cir­cons­tances les plus dif­fi­ciles ». Pour le peintre, céra­miste et sculp­teur pales­ti­nien Nabil Ana­ni, il est un sym­bole natio­nal et artistique.

Or, depuis 1967, au moins 800.000 arbres ont été déra­ci­nés, brû­lés ou détruits par les auto­ri­tés ou les colons israé­liens. Par ailleurs, depuis l’oc­cu­pa­tion mili­taire israé­lienne de la Cis­jor­da­nie, les colons et les auto­ri­tés israé­liennes volent les oli­viers pales­ti­niens et les trans­fèrent pour les replan­ter dans les colo­nies et les grandes villes israé­liennes. C’est ain­si qu’un oli­vier cen­te­naire volé orne aujourd’hui l’entrée de la colo­nie de Ma’aleh Adu­mim.

L’olivier est comme une tache pales­ti­nienne indé­lé­bile dans le pay­sage pour Israël. Aus­si, « Quand il n’est pas pos­sible d’ef­fa­cer com­plè­te­ment les sym­boles pales­ti­niens comme l’o­li­vier, les Israé­liens tentent de se l’ap­pro­prier » rap­porte Quan­tin Raver­dy pour Le Point. Ain­si, en 2002, une « route de l’o­li­vier » est créée : elle guide les tou­ristes « sur les traces des anciens pres­soirs et hauts lieux de l’o­léi­cul­ture, pré­sen­tés comme israé­liens », tan­dis qu’un fes­ti­val de l’o­li­vier est orga­ni­sé au nord d’Is­raël.1

Résistance, à la carte

On l’aura com­pris à par­tir de ces quelques exemples, Israël se construit essen­tiel­le­ment contre la popu­la­tion qui habi­tait le ter­ri­toire avant elle. Le net­toyage eth­nique des Palestinien·nes en 1948 et la des­truc­tion de la Pales­tine his­to­rique se sont accom­pa­gnés d’une poli­tique constante d’expulsion des Palestinien·nes du pay­sage phy­sique comme du pay­sage his­to­rique et culturel.

Mal­gré l’occupation et les moyens de l’État d’Israël, dans cha­cun des domaines concer­nés, les Palestinien·nes ont cher­ché à contrer leur effa­ce­ment et à affir­mer leur existence.

Aux cartes de géo­gra­phie israé­liennes, les Palestinien·nes opposent leurs cartes, que ce soit sim­ple­ment dans les mai­sons sous forme d’une bro­de­rie ou d’un tableau repre­nant les noms des villes et vil­lages de la Pales­tine his­to­rique ou, plus scien­ti­fi­que­ment, sous forme de carte his­to­rique des vil­lages détruits comme celle de l’historien Walid Kha­li­di ou de carte actua­li­sée du ter­ri­toire pales­ti­nien colo­ni­sé par le géo­graphe-car­to­graphe Kha­lil Tafak­ji. Si les noms des lieux et des vil­lages ont été hébraï­sés pour être oubliés, chaque réfu­gié pales­ti­nien garde le nom de son vil­lage d’origine et le trans­met à ses enfants. Des sites, comme Pales­ti­ne­re­mem­be­red, per­mettent à tout un cha­cun de retrou­ver son vil­lage d’origine et d’en connaitre l’histoire. Ce qui est d’autant plus pré­cieux qu’Israël ne per­met pas aux réfugié·es de Cis­jor­da­nie ou de Gaza de visi­ter le vil­lage ou la ville de leurs aïeux.

Mais la résis­tance peut aller plus loin. Des Palestinien·nes d’Israël mènent des actions directes : ils retournent dans leur vil­lage détruit, y orga­nisent des camps pour les jeunes et en plus, y assurent une occu­pa­tion en vivant sur place pen­dant les vacances. Des fêtes ou des enter­re­ments y sont orga­ni­sés. Le but de ces réoc­cu­pa­tions est de recon­nec­ter les jeunes à leurs racines et de se retrou­ver « chez soi » avec les autres habi­tants du vil­lage. Ce que les auto­ri­tés israé­liennes tentent d’empêcher.

Résistance patrimoniale

Sitôt signés les Accords d’Oslo, les démarches de patri­mo­nia­li­sa­tion – pro­jet ou créa­tion de musées eth­no­gra­phiques ou de la mémoire, réha­bi­li­ta­tion de centres urbains anciens, ouver­ture de chan­tiers archéo­lo­giques, etc. – se sont mul­ti­pliées. Un État pales­ti­nien devait naitre et il se devait de soi­gner son patri­moine his­to­rique et cultu­rel, por­teur de l’identité cultu­relle pales­ti­nienne. À Hébron comme à Beth­léem, l’Autorité pales­ti­nienne a mis en place des comi­tés de réha­bi­li­ta­tion du patri­moine foca­li­sés sur le centre-ville. À Naplouse, la muni­ci­pa­li­té crée en 1995 un dépar­te­ment pour la réha­bi­li­ta­tion de la vieille ville, qu’elle ins­talle dans le centre his­to­rique. La muni­ci­pa­li­té de Ramal­lah défi­nit la pro­tec­tion du patri­moine cultu­rel comme l’un des six objec­tifs prio­ri­taires en 2010.

Néan­moins, dès avant les Accords d’Oslo, faute d’un État pales­ti­nien, des acteurs pri­vés et asso­cia­tifs en lien direct avec les muni­ci­pa­li­tés avaient pris en charge le patri­moine. Dont notam­ment l’ONG Riwaq qui a pro­duit en 2005 un inven­taire des bâti­ments tra­di­tion­nels et qui res­taure des édi­fices anciens avec la volon­té de les voir de nou­veau uti­li­sés. Dont aus­si l’ONG Wel­fare Asso­cia­tion qui a notam­ment aidé à la revi­ta­li­sa­tion de la vieille ville de Jéru­sa­lem en 2015 et a sou­te­nu le pro­jet de réha­bi­li­ta­tion de Naplouse.

Par ailleurs, pour résis­ter au rou­leau com­pres­seur israé­lien, la Pales­tine, qui avait fait une demande d’adhésion à l’UNESCO en 1989, voit sa can­di­da­ture accep­tée en 2011. Dès lors, trois sites ont pu jusqu’à pré­sent être ins­crits sur la liste du patri­moine mon­dial et celle du patri­moine en péril : l’Église de la nati­vi­té et la route de pèle­ri­nage à Beth­léem, le vil­lage de Bat­tir et la vieille ville d’Hébron. Maigre pro­tec­tion puisque Smo­trich, le ministre des Finances et à la tête de l’administration des colo­nies israé­liennes, a déci­dé en août 2024 d’implanter une colo­nie au milieu du site pro­té­gé de Battir.

Enfin, en 2021, la Pales­tine a pu ins­crire la bro­de­rie au patri­moine cultu­rel imma­té­riel de l’UNESCO et pro­té­ger ain­si l’héritage palestinien.

Résistances culturelles

En dépit de l’occupation, en dépit des atteintes à leur culture, les écrivain·es et artistes palestinien·nes font vivre la Pales­tine2. Le rôle de l’artiste en temps de guerre ou de lutte a tou­jours été dif­fi­cile. Il y a ceux qui s’engagent par leur art pour une cause et ceux qui évitent l’engagement. Néan­moins, pour la plu­part des acteur·trices de la vie cultu­relle, la culture est outil de résis­tance et d’affirmation iden­ti­taire face à l’occupation israé­lienne. Comme en conviennent à la fois l’écrivain et mili­tant, Moham­med al-Kurd et le plas­ti­cien, Tay­sir Bat­ni­ji, sitôt qu’un·e artiste palestinien·ne reflète sa réa­li­té per­son­nelle, il/elle est auto­ma­ti­que­ment d’une cer­taine manière porte-parole de la Pales­tine. Si la nou­velle géné­ra­tion refuse l’embrigadement, de par même son ins­crip­tion dans la réa­li­té quo­ti­dienne, elle témoigne de manière directe ou indi­recte de la vie des habitant·es de la Pales­tine sous occu­pa­tion et fait vivre l’identité pales­ti­nienne sous des formes nouvelles.

Les centres cultu­rels, les théâtres, les musées, les gale­ries d’art sont nom­breux aus­si bien en Cis­jor­da­nie avec Jéru­sa­lem qu’à Gaza (avant le géno­cide actuel). Si cer­tains endroits sont fré­quen­tés par une élite intel­lec­tuelle ou bour­geoise, il y a une réelle volon­té d’ouvrir la culture à un large public. C’est le cas par exemple du Thea­ter for Eve­ry­bo­dy de Gaza, du Free­dom Theatre de Jénine ou du Yes Theatre d’Hébron dont la par­ti­cu­la­ri­té est d’adresser aus­si les pro­blèmes de la socié­té pales­ti­nienne. La pro­duc­tion artis­tique en géné­ral n’obéit pas à une poli­tique dic­tée par un par­ti ou une auto­ri­té, d’où sa richesse mais aus­si sa vul­né­ra­bi­li­té aux cri­tiques internes.

Que ce soit la lit­té­ra­ture, le théâtre ou le ciné­ma, la danse ou la musique, la pein­ture ou la sculp­ture, tous les domaines de l’art sont inves­tis. Le simple fait pour un acteur·trice ou un·e artiste d’être reconnu·e inter­na­tio­na­le­ment comme palestinien·ne suf­fit à affir­mer l’existence de la Pales­tine. C’est ain­si qu’avec ses films, la Pales­tine fait une intru­sion remar­quée dans les fes­ti­vals, à Cannes comme à Venise, et poussent les vedettes pré­sentes à prendre posi­tion3. La vita­li­té du ciné­ma pales­ti­nien est extra­or­di­naire si bien que de plus en plus de films atteignent le public occi­den­tal. Le pari de rendre la Pales­tine visible est donc réussi.

Que ce soit par la danse ou la musique, la volon­té expri­mée par les acteurs est de faire entrer la Pales­tine dans le monde sous un visage dif­fé­rent. Ain­si, pour les res­pon­sables de l’ONG Al-Kamand­jâ­ti, par la musique, « le peuple pales­ti­nien peut trans­mettre sa culture, pro­mou­voir son iden­ti­té et faire en sorte que les autres peuples du monde le recon­naissent en tant que nation ».

En réa­li­té, le peuple pales­ti­nien résiste par tous les moyens à l’anéantissement vou­lu par Israël. En dépit des ten­ta­tives d’Israël de s’accaparer de son patri­moine, avec la culture pour arme, il a réus­si à affir­mer et à faire recon­naître son exis­tence loin des cli­chés véhi­cu­lés par les médias. Néan­moins, le géno­cide per­pé­tré par Israël à Gaza montre que, sans solu­tion juste et durable, le risque est tou­jours là d’une dis­pa­ri­tion for­cée, par les armes.

  1. Voir Sue Surkes, « L’olivier dési­gné arbre natio­nal pour mar­quer Tu Bish­vat », The Times of Israël, 29/01/2021 — — Le Fonds natio­nal juif, qui jusque-là avait plan­té majo­ri­tai­re­ment des pins pour cacher des vil­lages pales­ti­niens détruits, finance, depuis 2021, la plan­ta­tion d’o­li­ve­raies en Israël et l’olivier est décla­ré « arbre national »
  2. Il est évi­dem­ment impos­sible ici de citer tous les artistes dans les divers domaines. Le mieux est de se repor­ter au site de l’Agence média Palestine.
  3. Comme l’a fait par exemple l’actrice Cate Blan­chett qui a mon­té les marches du fes­ti­val de Cannes vêtue d’une robe aux cou­leurs du dra­peau palestinien.

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